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Le monstre de Casablanca : Mustapha Moutachawiq (3)

© D.R

«Mais, le couteau n’est pas  suffisant», pense Mustapha Moutachawiq. Il désire avoir un revolver.
Dernière semaine du mois de février 1973. Quelle mouche à piquer Moutachawiq ? Il ne pense qu’à posséder un revolver. «Une personne plus forte que moi doit être descendue par un seul coup. Seul un pistolet peut résoudre ce problème», pense-t-il sérieusement.
À Fès, Moutachawiq achète une barre de fer. Il la dissimule sous sa veste et se lance en quête d’un policier. La nuit du 15 mars 1973, son rêve se réalisa. Dans une ruelle de la ville de Moulay Driss Zerhoun, Mustapha rôde dans la nuit. Tout d’un coup, il aperçoit un élément des forces auxiliaires, armé d’un pistolet et d’une matraque, qui monte la surveillance devant un arrondissement urbain. Moutachawiq fait semblant de lui demander une adresse. Soudain, il l’assomme avec la barre de fer. L’agent des forces auxiliaires perd connaissance et s’écroule. Moutachawiq subtilise le pistolet, marque Unique calibre 7,65 mm, immatriculé sous le n° 50487, et cinq cartouches. Le lendemain, la nuit du 16 au 17 mars 1973, Mustapha décide de retourner à Meknès. Il veut s’informer sur ce qui est arrivé à ses deux victimes, Hassan Ben Îssa et Mohamed Ben Driss. Il s’y rend en autocar. D’une ruelle à l’autre, il parvient à Kobat Souk.Des policiers effectuent leur ronde routinière à bord d’un fourgon et l’appellent. Figé de crainte, Moutachawiq reste immobile, sans réaction… Que doit-il faire? Se présenter à eux ? Loin d’en imaginer. Furtivement, il met sa main droite derrière son dos et sort rapidement l’arme à feu. En direction du fourgon, il tire trois balles à bout portant. Pour faire face à la situation, un policier tire deux balles à sa direction. Et comme à l’accoutumée, Moutachawiq s’évapore. Le lendemain, l’information fait la Une des journaux. Quatre jours plus tard, le matin du 21 mars, Mustapha revient à Fès. Il se sent comme un cow-boy. Le revolver le rend plus fort. Il ne craint personne, même pas les policiers. Les agressions des fillettes pour leur subtiliser des bijoux ne l’intéressent plus. Désormais, il rêve de jouer le vrai gangster. Par quel moyen ? Attaquer les bijouteries en usant de son arme à feu. Un moyen qui peut lui rapporter gros.
Le 22 mars dans l’après-midi. Moutachawiq est prêt à passer à l’acte. Il rentre dans une boutique de la ville de Fès, cible une bijouterie et surveille le lieu quelques mètres plus loin. Le bijoutier, David, y est à l’intérieur. Moutachawiq lance un regard furtif à gauche et à droite. Personne ne le remarque. Soudain, il quitte le lieu de la surveillance, se faufile à l’intérieur de la bijouterie, dégaine son revolver et vise David. Le bijoutier a des sueurs froides. Il lève haut ses deux mains, demande à l’assaillant de prendre ce qu’il désire et de l’épargner. Dans la caisse, il n’a que 280 dirhams, une somme dérisoire. Et pourtant, Mustapha l’empoche.
– «Donne- moi ces bracelets».
Avec sa main qui tremble, David lui remet dix bracelets tous en or. Moutachawiq les remet à sa poche et file à l’anglaise. Durant tout un mois, il ne quitte pas Fès. Il y occupe une chambre. Le fruit de son opération commence à se volatiliser. L’argent qui lui reste ne lui suffit que pour au plus une dizaine de jours. L’attaque d’une autre bijouterie vaut la peine. Il retourne, surveille les bijoutiers et leurs comportements et fixe sa proie, L’hadj Lghali, un diabétique qui sort souvent pour aller aux toilettes de la mosquée. Une idée géniale passe par la tête de Moutachawiq et l’applique sur le terrain. Laquelle ? Il achète une échelle, s’habille en haillons, se rend aux toilettes de la mosquée et fait semblant qu’il est peintre en bâtiments qui blanchit les murs. Il monte l’échelle et commence le travail ! Soudain, L’hadj Lghali entre aux toilettes. Moutachawiq descend de l’échelle et le suit à l’intérieur. Soudain il l’assomme de deux coups de marteau. L’hadj tombe par terre et le sang coule de sa tête. Personne ne s’en rend compte. Mustapha sort des toilettes. Direction : la bijouterie du L’hadj Lghali. Vite, il met la main dans la caisse, 24 mille dirhams en poche et file à toutes jambes. 

 (Demain : Moutachawiq
rencontre son unique complice et le premier enfant, victime de sa machine meurtrière).

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