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Le monstre de Casablanca : Mustapha Moutachawiq (6)

© D.R

Hassan Laouina fond en larmes. Il supplie Mustapha Moutachawiq. Des supplications qui se heurtent à un mur et non à un cœur. Pas de pitié. Moutachawiq tourne vers Al Marrakchi et lui donne l’ordre sur un ton sévère : «Déboutonne lui le pantalon». Ses yeux brillent comme deux braises. Il brandit son couteau, regarde Hassan qui l’adjure en pleurant à chaudes larmes. Al Marrakchi intervient, sollicite Hassan de lui céder et demande à Moutachawiq de ne pas lui faire de mal. Il craint que les choses tournent au drame. Mais au fond de Mustapha, la décision semble être déjà prise. En une fraction de seconde, les boyaux de Hassan quittent son corps. Un deuxième enfant s’ajoute à la liste noire de Moutachawiq. La machine policière est mise en branle. La situation les dépasse ? Peut-être. Puisque le monstre semble les défier. Car, s’il n’y a pas de nouveaux morts, il y a souvent des agressions contre les fillettes.
Nous sommes à Meknès. Mars 1975. Dans une salle d’audience de la Cour d’appel tout le monde était présent, les juges, le représentant du ministère public, le greffier et l’assistance, sauf le mis en cause, Mustapha Moutachawiq, poursuivi par contumace pour double meurtre. Une fois le président de la Cour ouvre le dossier et lit les poursuites qui mènent droit à la guillotine, le représentant du ministère public prend la parole. En fait, il n’a pas de raison pour présenter une requête plus détaillée. Il suffit pour lui de se lever et dire : «Je demande l’application de la loi», ni plus, ni moins. La Cour se retire de la salle d’audience, s’isole dans la salle des délibérations, discute l’affaire de A à Z. Une demi-heure plus tard, elle retourne à la salle d’audience. « Mahkama…», rappelle l’agent du tribunal. Par respect à la Cour, l’assistance se lève. Le président lui demande de s’asseoir. Un silence de mort règne dans la salle d’audience.
On n’entend aucun chuchotement. Tout le monde attend que le président ouvre sa bouche. Un moment très important pour les familles des deux victimes… En un instant, le président livre la sentence : «la Cour condamne par contumace le mis en cause, Mustapha Moutachawiq, à la peine de mort». À ce moment, Moutachawiq circule librement à Casablanca. Les yeux très ouverts de la police et des indicateurs ne le localisent pas. Surtout qu’il semble être au repos pour quelques mois. Un repos qui n’est pas total, puisqu’il sort de temps en temps en compagnie de Bouchaïb Zinani pour commettre une agression. Bouchaïb ne l’abandonne pas. Étrange ! Un amour exceptionnel les réunit. Ils l’incarnent sur le lit. Et pourtant, son désir pour les enfants ne peut être détruit, ni dissimulé dans son inconscience. Il se réveille de temps en temps. Par hasard, il croise ce 10 octobre 1975 à Aïn Chock un SDF, âgé de 13 ans. Facilement, ils engagent une conversation amicale et se familiarisent. Tout d’un coup, ils se retrouvent dans un terrain vague au Douar Dallah, non pas loin du quartier Aïn Chock. Il arrive à convaincre l’enfant d’ingurgiter quelques verres de vin rouge. Quand la tête de l’enfant commence à tourner, Moutachawiq lui retire le pantalon. L’enfant lui cède facilement. Il abuse de lui. Au paroxysme de son orgasme, il l’étouffe avec ses deux mains. Sans regret, il abandonne son cadavre et part comme si rien ne s’est passé. Et le SDF a été ajouté à la liste noire. Étrange ! Les enquêteurs déploient tous leurs efforts pour le mettre hors d’état de nuire, pour mettre fin à ce monstre sans pitié. Mais en vain. Quinze mois passent sans qu’un nouvel enfant ne soit tué par Moutachawiq. A-t-il décidé de nettoyer ses mains du sang d’enfants innocents ? Non. Il semble se préparer pour une nouvelle étape de son parcours criminel. Laquelle?

(Demain : Moutachawiq
décide de kidnapper des enfants et de demander une rançon)

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