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Le monstre de Casablanca : Mustapha Moutachawiq (7)

© D.R

Le monde vient d’enterrer 1976. Moutachawiq et son ami et amant, Bouchaïb Zinani, viennent de se réveiller ce 1er jour du Nouvel an, après avoir célébré le réveillon à leur manière. Pas de petit déjeuner puisqu’il est tard. Mais, ils déjeunent. Vers 14 h, ils se plantent devant l’entrée du cinéma Mamounia. Il y a beaucoup de gens puisqu’il s’agit d’un jour de repos.
Le film les passionne. C’est l’histoire d’un officier de police américain, qui enquête sur un réseau de trafiquants de drogue. Il arrive à mettre sous les verrous plusieurs membres de la bande. Les narcotrafiquants semblent ne pas avoir l’intention de baisser les bras. Le défi commence. Quelques membres de la bande qui ne sont pas encore arrêtés, kidnappent l’unique enfant de l’officier. Pour le libérer, ils réclament la libération de leurs acolytes. Le film terminé, Moutachawiq et son ami quittent le cinéma.
– « Une belle histoire.
– «Oui», confirme Bouchaïb.Tout au long du chemin, l’histoire du film hante l’esprit de Moutachawiq. Quand Bouchaïb lui parle, il ne lui répond pas. Il garde le silence tout en fixant le sol. Bouchaïb ignore ce qui lui arrive. Curieux de savoir, il lui demande :
– «Mais qu’est-ce que tu as?
On va kidnapper des enfants, non pas pour demander la libération de quiconque comme c’était le cas de l’histoire du film, mais pour réclamer une rançon.
Et qu’est-ce qu’on attend?
On passe à l’acte, répond Bouchaïb sans demander plus d’explication.
– «Mais nous ne devons pas garder l’enfant kidnappé à vie. Nous devons le liquider sur le champ avant même de réclamer la rançon».
Bouchaïb Zinani ne sait pas dire non à Mustapha Moutachawiq. Il écoute tout en hochant sa tête en signe de consentement.
Sur un ton sévère, Moutachawiq lui explique le pacte satanique qu’ils doivent accomplir pour mettre son idée à exécution. Un pacte en cinq conditions. Lesquelles ?
1-Tuer la victime le même jour de son kidnapping. Car, s’ils la gardent en séquestration pour quelques heures de plus, elle peut être découverte par la police ou un curieux. Dans cet état, ils risquent d’être arrêtés. Par ailleurs, la libération de la victime après avoir reçu la rançon aurait des résultats inattendus.
2-La victime ne doit pas être tuée d’un couteau ou d’une arme à feu. Elle doit être étranglée pour éviter de laisser la moindre trace de sang.
3- Le cadavre ne doit pas être abandonné dans un terrain vague ou ailleurs. Dans ce cas, il sera rapidement découvert par les curieux et la police et la chasse aux assassins commence. C’est pourquoi, il est préférable de le jeter dans un puits difficile à découvrir.
4- Contacter la famille de la victime, lui prétendre que leur enfant est toujours en vie et qu’il sera mort si elle alerte la police.
5- Obliger la famille à verser une rançon sans qu’elle réclame la libération immédiate de la victime.
Cette fois, Moutachawiq n’agit pas spontanément. Il prend son temps. Le 15 février 1977, Mustapha Moutachawiq prend sa décision :
– «On ne doit pas attendre plus. On doit passer à l’acte». Et il entame les préparations. Mustapha se rend à Souk Lakriâ, achète une cravate rouge en haillons à un dirham.
– «Nous ne devons pas étouffer nos victimes avec nos mains», dit-il à son ami et amant. Il ne reste que trois jours pour la fin de février 1977. Le pistolet et le couteau sous la veste et la cravate dans la poche.
– «On part…», ordonne Moutachawiq.
Où partent-ils ? À la recherche d’une proie qui rapporte gros. C’est au quartier Al Andalous, à Aïn Chock qu’ils atterrissent. Un enfant, bien habillé, attire l’attention de Mustapha. Qui est-il ? Qui sont ses parents ? Ont-il de l’argent pour sauver leur enfant? Moutachawiq mène ses propres investigations. Il arrive à avoir d’importantes informations sur l’enfant. Il s’agit du fils d’un commerçant, nommé Abderrahim Saber, âgé de neuf ans. Réussissent-ils à le kidnapper ? n
 
(Demain : Moutachawiq cherche l’enfant qui
sera kidnappé pour demander une rançon).

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