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Les 2K_Far : Une «expression corporelle intemporelle»

© D.R

Danseurs chorégraphes, dont l’unique instrument d’expression reste la souplesse de leurs corps, et leur regard figé. Leur danse, à rythme changeant, passe de très lente à subite, voire violente. Le tout dans une incarnation, une interprétation de la vie avec une note de singularité, hors du commun. Convaincus que «le corps est l’objet qui sert à la création, et l’intention en est l’essence», ces artistes, fort doués, se sont baptisés les 2K_Far. Ce nom vient de diverses traductions «Deux cas phare», «Tukka Far», «Two kilometers far away», «deux cafards», «Deux kif arts», ou «Deux coffars».
Plus qu’une compagnie de danse, il s’agit d’une « école de la pensée », qui pousse l’esprit à la réflexion et à l’imagination, essayant de décoder ces mouvements, ces chutes, ces sons, et mêmes ces corps- à-corps . Ils ont attisé les opinions des «gens du métier» et aussi de la presse spécialisée. Agnès Izrine, rédactrice en chef du journal français «Danser», dans une édition  de septembre 2006, commentait «… en compte, tous les gestes rituels répétitifs. Une pièce où l’obsession domine et rejoint par les racines une certaine démence. Et d’un enfer peuplé par les autres. Cela confère à cette pièce un caractère très singulier, et vraiment novateur au sens de la liberté d’invention…» Zouheir, Younès, Sophia, Omar, Mostafa, Loren, artistes assoiffés, sont guidés par Khalid Benghrib, casablancais d’origine, au parcours marqué par de multiples expériences avec Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Fabienne Abramovich, Philippe Genty, Heddy Maalem. Ce chef de troupe a, à son actif, plusieurs formations dans différents départements de France, en Grande-Bretagne, en  Italie et au Japon.
Khalid Benghrib fait part de son dévouement et surtout de son ambition, «certes, les temps sont très durs pour nous. Nous nous battons sans cesse pour avoir des locaux où répéter, pour nous affirmer, pour prouver que nos figures sont nécessaires pour insuffler aux gens le sens de la réflexion, de la libre création, et de «l’expressionisme corporel», mais nous ne perdons pas espoir, nous croyons à notre art et nous sommes surs de nous affirmer». Cependant, l’artiste ajoute «c’est dommage que les parties concernées ne suivent pas vraiment. Pour nos répétitions, nous nous sommes vu refuser l’accès à des locaux qui sont pourtant à vocation publique». Cette compagnie, qui était présente lors du dernier Festival des arts vivants, se produit, actuellement, à travers son spectacle «La Smala B.B», qui est une création sélectionnée au Festival de Montpellier de danse contemporaine.
D’ailleurs, ces chorégraphes sont au menu du prochain Festival du court- métrage de Tanger, évènement que khalid Benghrib qualifie de «réelle surprise, nous étions vraiment émus lorsqu’on nous a appris que nous faisions partie des artistes dont les œuvres seront projetées sur les écrans de ce festival».
Cette représentation se veut un réel envoûtement poussant ses spectateurs à se poser la question de tout ce «satyrisme» poussé à son sommet quelques fois. Des corps déchaînés qui se balancent, qui se déchirent, qui se traînent, incarnant à la fois l’amour, la trahison, la compassion, le vol, le viol… 
En fait, tout y passe dans cette transcription corporelle des travaux du peintre flamand du quinzième siècle, Jérôme Bosh, dit «le faiseur de diables», qui a signé de son nom une vision singulière de la société et de la religion.

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