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Les caprices ou la satire visuelle de Goya, au Maroc

© D.R

En collaboration avec le théâtre national Mohamed V, l’Ambassade et le ministère de la Culture d’Espagne, l’Institut Cervantes de Rabat expose au théâtre Mohammed V, jusqu’au 20 juillet «Les Caprices», un ensemble de  gravures de Francisco de Goya y Lucientes, le portraitiste officiel du VIII éme siècle de la cour d’Espagne. Très sensible à l’enseignement des Lumières en France, Francisco Goya voulait combattre l’ignorance pour faire triompher la raison. La popularité de celui-ci grandit encore lorsqu’il choisit une nouvelle technique d’expression artistique ; la gravure, et qu’il publie ses séries grâce à la technique d’eaux-fortes et d’aquatinte (Acide nitrique mélangé d’eau), procédé auquel il va donner ses lettres de noblesse. Ses gravures favorisaient l’exaltation de la lumière, le contraste des clairs obscurs, l’accentuation des traits et la création d’une tension dans l’image. «Les Caprices» de Goya est un recueil de quatre-vingts gravures réalisées entre 1797 et 1799 et publié en 1799. À travers cet ensemble de gravures satiriques, travaillées sur une plaque de cuivre à l’eau-forte ou à l’aquatinte, les visiteurs auront l’occasion de revisiter l’univers artistique de Goya dépeignant les maux de l’humanité et les vices de la société. Il met en scène la douleur par une théâtralisation des attitudes des personnages, évoque les défauts humains comme l’ivrognerie, la sottise, l’inconstance ou la coquetterie excessive et dénonce les privilèges sociaux, les excès politiques et les abus religieux. Les raisons et les sources d’inspiration qui ont conduit Goya, peintre officiel de la cour, à concevoir une telle œuvre, sont multiples. Culturellement, au-delà de l’idéal humaniste et rationaliste du siècle des Lumières, qui a pourtant influencé Goya, «Les Caprices» s’inscrivent dans la tradition des traités littéraires et philosophiques écrits en Europe à partir du XVIe siècle, dénonçant l’extravagance des hommes, les passions et les sentiments dévastateurs. De même, l’iconographie des planches est inspirée de sources variées : illustrations de traités mais aussi représentations fantastiques traditionnelles, chimères, personnages zoomorphes, folklore madrilène, imagerie populaire…
À travers «Les Caprices», Goya réalise une critique sociale réprouvant l’analphabétisme de la noblesse et le système éducatif déficient de l’époque. L’oeuvre s’est transformée en un instrument éducatif et en un moyen de dénonciation où il a inclus des commentaires subtils ou explicites. «Les Caprices» est l’une des plus fortes et imprégnantes satires visuelles sur les vices des hommes. Ce sont des images de la vie quotidienne rendue à travers 300 exemplaires.
«Les Caprices» est l’oeuvre qui a valu à Francisco de Goya la Médaille d’or de l’Exposition Universelle de Barcelone de 1888 et de celle de Paris l’année suivante. 
Dans un soucis d’ouvrir des espaces d’échanges et de rencontre entre les cultures, l’Institut Cervantes a également invité deux peintres marocains pour qu’ils élaborent une série de gravures librement inspirée des Caprices de Francisco de Goya. Le théâtre MohammedV exposera quatre gravures d’Ahmed Amrani et quatre autres de Hassan Echair, deux artistes tétouanais de prestige reconnus au Maroc par leurs oeuvres contemporaines.
Ahmed Amrani est directeur du Musée ethnographique de Tétouan, et Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres du ministère la Culture et des Communications français depuis 1999, jusqu’à sa retraite en 2002.
Il a commencé à l’École nationale des Beaux-arts de Tétouan et a continué plus tard à l’École supérieure des Beaux-arts de Séville et de Madrid.
Hassan Echair est un jeune artiste, membre actif du Collectif 212, association d’artistes contemporains résidants au Maroc. Ces huit pièces d’interprétation libre seront conjuguées avec «Les Caprices» de Goya dans un événement unique.
La série «Les Caprices» provient de la collection de l’Institut Cervantes à Madrid. Elle constitue la 11e édition des gravures originales (1797-1799), imprimées en 1928 par la Calcographie nationale d’arts graphiques pour être présentée à l’Exposition Universelle de Séville de 1929. Cette exposition parcourra Rabat et Tétouan pendant le printemps et l’été de 2008 et continuera par Tanger, Casablanca et Fès à l’automne et l’hiver prochains.
Pour ceux qui ne connaissent pas Goya, c’est l’occasion de replonger dans «Les Caprices» de ce grand peintre.

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