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Les petits et grands jobs de l’été

© D.R

L’été arrive et dans son sillage des opportunités pour décrocher un job saisonnier. Un type d’activité enracinée dans la tradition et ancrée dans les habitudes de nos aïeuls. Depuis la nuit des temps les hommes se préparaient pour la saison des moissons. Moissonner c’était faire des économies considérables pour subvenir aux besoins de la vie. C’était aussi une occasion propice pour les futurs mariés pour se faire des économies et préparer leur nuit de noces. Au fait, paysans et montagnards quittaient leur douar pour travailler soixante jours sous un soleil de plomb, du lever au coucher du soleil pour moins d’un dirham la journée. «Je me souviens qu’au début des années cinquante on nous donnait 1 DH et un morceau de pain pour le travail de la journée», se rappelle M. Brahim, un octogénaire. Faucille à la main et chapeau de paille sur la tête, «c’était l’enfer du moment que c’était un travail pénible et épuisant sous la canicule», ajoute- t-il, avant de conclure : «De nos jours, la machine fait tout à la place des moissonneurs. Mais c’est toujours un travail laborieux, même si on paie plus de 200 DH le jour». Avec la saison des moissons, il y’avait aussi la saison pour nettoyer les puits, colmater les fuites qui affectaient l’étanchéité des toitures pour éviter les désagréments hivernaux. C’était aussi la saison pour déboucher les égouts des maisons et vider les fosse-septiques «Matmourates». Un ensemble d’activités pour économiser ou éviter les aléas des intempéries hivernales. De nos jours, les métiers ont changé et les revenus ont grimpé. L’été est par excellence la saison des fêtes et des animations de tous genres. Cela a impacté sur les profils convoités. A tel point que certaines stations balnéaires ferment carrément en automne et hiver. Elles n’offrent leurs services qu’en été tout en restant pointilleuses sur le savoir-faire de leurs serveurs. L’offre comme la demande en jobs estivaux répondent à de multiples impératifs et attentes. De fait, il faut distinguer les professionnels des jobs d’été et les jeunes qui optent pour des petits boulots pour se payer études, vacances, ou acquérir une expérience professionnelle. Certes, les arguments ne manqueront pas pour ceux qui saisissent l’occasion des vacances scolaires pour se faire des économies. Un constat qui ne peut omettre la réalité des jobs exclusivement assumés en été. Ce sont des jobs réalisés par des professionnels et qui s’activent exclusivement aux alentours des plages et des lieux de villégiature. Ce sont souvent des restaurateurs, hôteliers, cabaretiers ou locataires de camping, responsables de randonnées pédestres, à dos de cheval, à skating ou sur des jets-skis qu’on loue à 800 DH l’heure. L’essentiel pour eux est de vendre la détente et le plaisir pour jouir de ses vacances. A Saïdia par exemple quatre sociétés monopolisent le commerce du jet-ski et engagent des maîtres-nageurs et techniciens de ces motos nautiques pour 200 DH la journée. En parallèle avec ces jobs qui s’exercent en lieux équipés en matériels adéquats, d’autres vendeurs déambulent toute la journée avec des surplus en poids. Ce sont les marathoniens des plages. Ils ne sont autres que les commerçants ambulants des produits artisanaux, vendeurs de glaces, de beignets, de confiseries et autres boissons fraîches ou encore des tatoueuses. Des hommes et femmes qui supportent la canicule pour gagner un petit pécule qui oscille entre 50 et 100 DH/jour. Dans le sillage des côtes et des différentes stations des vacances, on peut aussi évoquer les métiers de serveurs de cafés ou restaurants, les vendeurs de sandwichs à porter ou à consommer sur place. «La saison estivale est notamment une saison pour métiers d’animation avec le lot de festivals que connaissent l’ensemble des stations ou villes qui attirent les vacanciers. Organisateurs d’événements, animateurs artistiques ou socioculturels et autres métiers qui occupent le devant de la scène», précise Amine Abdellaoui, délégué régional du ministère du Tourisme à Oujda. «Ce sont des services que nous rendons le long de l’année mais qui prospèrent en été», explique de son côté Hassan Sghir un traiteur. Et d’ajouter : «Il m’arrive d’embaucher une quarantaine de personnes par jour pour satisfaire les demandes. Ce n’est pas le cas pour les autres saisons où nous travaillons seulement le week-end». Il y a aussi des embaucheurs qui se trouvent en manque de main d’œuvre qualifiée. C’est le cas des traiteurs, ces spécialistes de l’art culinaire marocain ou moderne, les «negafates» (habilleuses professionnelles) ou encore les «tebbakhates». Ces dernières peuvent faire fortune. La cuisson d’un mouton est à 400 DH alors qu’un poulet est préparé et cuit à 5 DH la pièce. «C’est un travail que nous faisons durant toute l’année, mais qui prospère en été», explique Hajja Yamina qui n’a aucun jour de libre jusqu’au 7 août prochain. Une femme reconnue pour la qualité gustative de ses plats et qui fait travailler avec elle cinq autres femmes. «On est débordées par les commandes «alhamdou lillah» et on gagne bien notre vie en été. Le plus important est de faire des économies car à part la période estivale on ne travaille pas tous les jours», note Hajja Yamina Qui dit «Tebbakha» présuppose en aval les coiffeuses et maquilleuses des mariées. Et là les prix peuvent laisser plus d’un perplexe. Pour les professionnelles du relooking il faut débourser plus de 1500 DH si vous voulez éblouir et valoriser au maximum votre capital de beauté le jour de votre mariage. «Les mariées ne font pas de calculs pourvu que le travail soit bien fait et pourvu qu’elles se sentent belles la nuit de leurs noces», confie à ALM la propriétaire d’un salon de coiffure. Toujours dans le registre des touches esthétiques qui embellissent, Meryem la tatoueuse pense que les dessins qu’elle exécute avec dextérité sur les corps au bord de la plage ou sur les places publiques lui procurent une double satisfaction : gagner entre 50 et 200 DH par jour et en même temps réaliser des formes ou inscriptions raffinées qu’elle trouve belles sur la peau des clients. «Hier par exemple, c’était une exception, j’ai gagné 400 DH en tatouant au henné un groupe de huit Marocains résidant en France et qui ont trouvé mes dessins authentiques», conclut Meryem avec un sourire qui déballe et dévoile. De leur coté les vendeurs de «chicha» sur la plage qui gagnent en moyenne 12 DH par dose consommée pensent que leur plus grands ennemis ce sont les éléments du service d’ordre qui les chassent des plages ou cafés qui proposent ce type de service.

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