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Les Reggada envoûtent Saidia

© D.R

Des mouvements mesurés des épaules et des jambes. Une chorégraphie obéissant à un calcul aux comptes impairs se dessine. Bienvenue à cette 26è édition du festival de Saida, qui se déroule du 4 au 18 de ce mois et porte, désormais, le nom du Festival des Reggada. Une précision qui s’imposait avec la multitude des activités similaires qui tentent de s’approprier la notoriété d’un cachet authentique, en optant pour le folklore des Reggada.
Une localité située au centre de région des Beni Znassen et qui n’a rien à avoir avec les hauts plateaux de l’Oriental. Reggada, la danse et le chant, est enracinée dans la culture orale de la région. Cette tradition des troubadours orientaux fait la fierté de tous les Béni Znassen et du Rif Oriental. Ce chant a été exécuté dans un premier temps au cours des journées par des femmes et la nuit par des hommes.
Au fil des années, il s’est transformé en une expression corporelle réservée aux hommes. La spécificité de cet art concerne aussi l’alignement des danseurs. Une danse à double rythmique, mais aux multiples cadences. Une première partie lente, mais brève prépare les exécuteurs à une danse aux rythmes à la fois endiablés et mesurés. «Donnez-moi un trois, cinq ou sept coups et faites accorder les résonances du Guellale». C’est ce que vous pouvez entendre se répéter dans la bouche des danseurs et Chioukh. Les mouvements des mains sur le bendir et ceux des pieds contre le sol doivent synchroniser les airs joués par le «Zamer», instrument à vent caractérisé par ses deux cornes et ses sons combinés. Et pour rendre hommage à la bravoure, les danses sont exécutées par des hommes tenant à la main un fusil ou une Khizrana «matraque de danse».
Tout cela fait de la Reggada une musique fortement rythmée et riche en mélodies grâce à l’alliance des différents types de percussions qui doivent être connus par les danseurs et les musiciens telles que : la Jerra, la Dakhla, la Sakla, la Sbaïssia ou Aârachia, et d’autres dites de circonstance. «C’est cette richesse, qui nous a encouragé à changer l’appellation de cette nouvelle édition. C’est surtout pour faire connaître la musique locale qui doit s’épanouir pour s’ouvrir sur le monde et promouvoir Berkane et Saidia», confit à ALM Driss Zaki, directeur du festival et président de l’Association de l’animation de la plage de Saidia.
A part cette conversion, le festival de Saidia s’inscrit dans la continuité des anciennes éditions. Des spectacles avec les meilleurs chanteurs de la Reggada avec les Talbi One, H’med Oujdi, Noujoumes Reggada et l’armada des chebs avec à leur tête, Cheb Khaled et l’incontournable Sahraoui. Des peintures réalisées par des plasticiens locaux sont exposées dans différents endroits de la ville. Des compétitions sportives de volley, foot de plages, tournois de football, compétitions en jet ski, natation et autres activités sportives sont au programme. «Pour inviter les estivants à découvrir notre région, nous avons organisé, jeudi dernier, une course dans la montagne de Tafoughalt. Le parcours de cette course, qui est de dix kilomètres et se situe à une altitude de 800 mètres, obéit aux normes sportives des courses sur route. La spécificité réside dans le fait que la compétition se déroule en montagne, car nous voulons valoriser ce type de course et à l’instar du marathon des sables ou celui des gazelles», explique pour ALM Ibrahim Bekkay, directeur sportif de ladite course.
Autre temps fort du festival : un concours de chant organisé en partenariat avec le conservatoire musical de Berkane. Les meilleures voix seront primées et participeront à la soirée de clôture.
Le festival de Saidia , dont le lancement remonte à 1980, s’est déplacé à l’actuel palais en 1984. Au départ, c’était un festival réservé à la musique gharnati, mais cela n’a pu tenir longue route. Il fallait proposer des spectacles appréciés par des jeunes qui cherchent plus à se défouler que de rester tranquilles sur leurs chaises pour apprécier une musique au répertoire classique. C’est de ce désir qu’est née la deuxième appellation : le festival des arts populaires. Puis, le festival raï au début des années 90. De grands chanteurs nationaux et étrangers ont brillé de mille feux à Saidia, à l’instar de Samira Bensaid, Belkhiate, Nass El Ghiwane, Jil Jilala, Bouchnak, Cheb Mimoun, Zehouania et autres. Cette année, aussi, les fans de la Reggada et du raï sont conviés à des plateaux riches et variés.

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