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L’étrangleur des prostituées à Agadir (11)

© D.R

«Sauvez-moi, je vous’en supplie… Il me suit, il veut me tuer…», implorait-elle le policier sur un ton entrecoupé, les larmes aux yeux.
Elle s’est jetée sur lui comme s’il était sa dernière chance. Le policier est descendu de son vélomoteur et s’est adressé à elle : «Calmes toi… Qui te suit et pourquoi ? Dis-moi vite, où est-il ? ».
Elle est restée plantée devant le policier. Avec son pouce, elle lui a indiqué le lieu où se trouve son bourreau. Le policier n’a rien vu.
«Il n’y a personne…», lui a-t-il répondu tout en continuant à lancer des regards de plus en plus loin.
«Montes… vite…», lui a-t-il  ordonné
Le policier l’a conduite jusqu’au service de la police judiciaire à la sûreté d’Agadir. Une brigade de professionnels qui s’est chargée de son affaire a noté ses déclarations avant de la transporter aux Urgences de l’hôpital Hassan II pour y subir les soins nécessaires. Les limiers l’ont identifié et ont localisé son domicile. Une descente rapide chez lui leur a permis de saisir un sac à main et une jacket, tous les deux de couleur grise, des chaussures noires, du maquillage et des pilules contraceptifs, le tout appartenait à la défunte, Fatima, qui a été retrouvée corps sans âme, enterrée au quartier Sonaba. Malheureusement, ils n’ont pas pu épingler Al Gabbas. Il a disparu comme une aiguille dans une botte de foin. Où? Personne ne le savait au juste. Ses parents, sa famille, ses voisins du quartier, ses amis ignoraient où il s’est réfugié. Il n’avait plus de contact avec eux. Et pourtant les enquêteurs sont restés sur leurs traces, même après deux ans. Dès qu’ils recevaient une information qui faisait état de son apparition quelque part, ils se lançaient à sa poursuite. Surtout qu’il semble qu’il n’a pas quitté Agadir et ses environs. Et autant que l’étau se resserrait autour de lui autant qu’il désespérait. Un désespoir et une solitude qui le rongeaient jour et nuit. Au fil du temps, il ne supporte plus même son corps.
Nous sommes à l’été 2004. Al Gabbas était en plein désespoir, plongé dans le gouffre de la tristesse. Sa déprime est arrivée à son summum. Et il a pensé à recourir au chemin le plus extrêmement difficile pour surpasser son état de dépression: le suicide.
Al Gabbas a acheté de l’esprit-de-sel. Il s’est réfugié dans un coin, dans les environs d’Agadir, loin des regards des curieux et il a ingurgité une quantité susceptible de le tuer. Il croyait que tout le monde peut rapidement et facilement mourir. En fait, cela ne se passait que dans les films. Il ignorait que le destin a ses propres décisions. La preuve est que sa tentative de suicide a échoué. A-t-il récidivé son acte suicidaire? Non. Pourquoi? Parce qu’il avait le sentiment de l’échec s’il avait recommencé? Peut-être. Des badauds l’ayant découvert souffrir ont appelé le 15. Les éléments de la protection civile qui se sont dépêchés sur les lieux l’ont évacué vers les Urgences de l’hôpital Hassan II à Agadir. La police s’est déplacée à l’hôpital. La joie des policiers d’avoir mis la main sur ce meurtrier qu’ils cherchaient depuis deux ans s’est mêlée à la crainte qu’il meurt. Mais au contraire, sa santé a été rétablie quelques jours plus tard. Et il a été conduit au commissariat. Devant les enquêteurs, il a reconnu avoir tué Fatima.
«Mais, je n’avais pas l’intention de la tuer… Elle est morte quand je l’ai giflée. Elle était cardiaque», a-t-il affirmé aux enquêteurs.
A-t-il raison ou tort ?
«J’ai peur. Je ne savais quoi faire alors je l’ai enterrée et je me suis caché sans quitter Agadir», a-t-il ajouté.
Les enquêteurs l’ont cru. Étrange! Comment a-t-il su qu’elle était cardiaque ? Pourquoi n’avait-elle pas ordonné une autopsie pour confirmer ou rejeter la thèse qu’elle a rendu l’âme suite à la gifle et non pas suite à autre chose? Des questions qui sont restées toujours sans réponses.

 (Demain : Al Gabbas sera-t-il jugé coupable ou acquitté ?)

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