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L’étrangleur des prostituées à Agadir (3)

© D.R

Mobilisation totale des policiers d’Agadir. La découverte du cadavre de Rajae, découpé en morceaux, dans des bacs d’ordures ménagères, met la ville en émoi. D’autant plus  qu’il y a plus d’un mois, le 27 décembre 1995, le cadavre d’une jeune fille avait  été découvert  dans un grand sachet en jute, jeté sur la route menant au cimetière du Tilila. Elle, aussi, a été identifiée par les enquêteurs de la PJ d’Agadir. Meriem est le prénom que lui a  choisi ses parents, en 1974, quand elle a vu le jour à Hay Mohammadi, à Casablanca. Au fil des années, elle n’a pas pu réaliser ses rêves et encore moins ceux de ses parents. Après quelques années au banc de l’école, elle a tout abandonné. Elle était brillante, mais personne ne sait ce qui lui est arrivé. Etait –elle malade ? Peut-être. Surtout qu’elle était dans un état comme si elle était possédée par un démon. Son père retraité et sa mère, femme au foyer, ne savaient quoi faire, ni à quel saint se vouer pour la calmer surtout qu’elle refusait d’aller chez le médecin. Pire encore, elle a commencé à déserter la maison, à disparaître durant des jours avant de réapparaître dans un état lamentable comme une vagabonde.
– «J’étais au Mausolée Sidi Abderrahmane…», affirmait-elle
– «J’étais à Sidi Ahmed Ben Yachou», déclarait-elle une autre fois.
Elle se calmait dans les mausolées, expliquait-elle à ses parents qui ne savaient pas comment l’empêcher de disparaître durant plusieurs jours. Au fil des semaines et des mois, elle a disparu définitivement. A-t-elle fugué ? Si oui, pourquoi ? Ses parents n’avaient pas d’explication exacte. Ils l’ont cherchée partout ; dans les hôpitaux, dans les morgues, aux commissariats de police, au Centre de bienfaisance de Tit Mellil… Mais en vain. Ils ignoraient qu’elle avait atterri à Agadir. Pourquoi faire ? Une interrogation qui est restée sans réponse, puisqu’elle n’a jamais expliqué à personne ce choix et non un autre. Elle rôdait dans les quatre coins de la ville surtout qu’elle ne connaissait personne. Parfois, elle passait ses nuits à la belle étoile ou partageait le lit d’un jeune homme qui profitait de son corps contre un dîner et un peu d’argent lui permettant tout juste d’acheter, le lendemain, quelques aliments pour remplir son ventre. Seulement, son vagabondage a pris fin quand elle a croisé Hamid, un jeune homme, de trente et un ans, dealer, qui louait une chambre au quartier Al Jorf, à Inzegane.Il l’a invitée à dîner chez lui. Une fois après avoir partagé la première nuit le même lit, elle a senti que le courant passait entre eux.Au point qu’elle n’a pas imaginé le quitter le lendemain. Hamid éprouvait la même chose. Etait-ce de l’amour ? Oui.
– «Je t’aime très fort, Meriem et je souhaite que l’on soit ensemble durant toute notre vie… On va se marier Incha Allah», lui a-t-il avoué. C’est la première fois de sa vie qu’elle rencontrait un homme qui l’aime pour elle-même et non pas pour son corps, qui prend soin d’elle et qui rêve de partager avec elle tant le bien que le mal. Malheureusement, en un peu de temps, Hamid a été interpellé par la police et a été traduit devant la justice pour trafic de drogue. Sans le moindre sou pour payer le loyer de la chambre, elle l’a quittée définitivement. Sa nouvelle destination ? La rue et la prostitution. À chaque nuit, un nouveau client. Alors que son grand amour purgeait une peine d’emprisonnement de dix-huit mois ferme. L’aimait-il toujours? Gardait-elle encore les mêmes sentiments d’amour envers lui? n

 (Demain : L’accueillera-t-elle chaleureusement quand Hamid sera relâché?) 

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