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L’étrangleur des prostituées à Agadir (7)

© D.R

Les deux bergers se tenaient derrière le jeune homme qui frappait à la porte du responsable de la police. Quand la porte a été ouverte, il déclare au policier : «Ces deux bergers ont découvert le crâne d’un être humain ».
Le policier responsable leur a  demandé de le conduire sur  le  lieu de la découverte. Après s’en est rassuré, il a alerté ses supérieurs. Peu de temps après les flics de la PJ sont arrivés, ainsi que les éléments de la protection civile. Ceux-ci se chargeaient du creusage pour se rassurer s’il y a d’autres parties du cadavre et pas uniquement le crâne. Effectivement, le cadavre était entièrement sous terre. Ils l’ont déterré. Le commissaire et ses limiers ont entamé le constat d’usage : la défunte était blanche, chétive, habillée d’une chemise blanche rayée en bleu et un pantalon noir. Le cadavre a été évacué vers la morgue pour être autopsié. Entre- temps, les limiers ont recouru aux plaintes qui ont été déposées, il y a une dizaine de jours par des familles qui cherchent un disparu. Ils ont convoqué les plaignants. Chacun d’eux se rendait à la morgue pour se rassurer si le cadavre découvert appartient à la personne disparue. Un, deux, trois… La cinquième était une femme, Khadija, demeurant au quartier Khayam, qui a déposé une plainte, il y a huit jours, pour la disparition de sa cousine, Fatima, âgée de trente-quatre ans. Dès qu’elle a vu le visage de la défunte, elle a fondu en larmes. Elle n’a pas cru ses yeux. Elle avait toujours l’espoir de la retrouver vivante. «Fatima est ma cousine. Elle vivait avec ses parents à Khouribga… Il y a deux mois, elle est venue chez moi… Elle cherchait du travail… Il y a plus d’un mois, elle a été recrutée comme serveuse dans un café. Elle sortait quotidiennement de la maison vers 14h et n’y retournait que tard dans la soirée», racontait Khadija aux limiers. En fait, elle la considérait comme sa propre fille.
«Je me rappelle que c’était le mercredi 15 juin 1994, vers 15 h, quand elle a quitté mon domicile pour aller à son travail. Depuis, elle n’y est plus retournée. Je l’ai cherchée partout. Mais en vain. Enfin, j’ai déposé une plainte et j’attendais la bénédiction de Dieu. Mais je n’ai jamais imaginé la retrouver corps sans âme», a-t-elle ajouté avec une voix entrecoupée par les gémissements.
L’affaire a fait, cet été 1994, la Une des journaux. C’était la psychose à Agadir et ses environs. Les investigations policières se poursuivaient jour et nuit. Ils se sont adressés au café que Khadija leur a indiqué.
«Oui, elle était serveuse chez nous. Mais, je crois qu’elle accompagnait de temps en temps des clients…», a confié le gérant du café aux limiers. «C’est vrai, elle ne passait pas parfois la nuit à la maison. Elle prétendait avoir été sollicitée de travailler, toute la nuit, dans un restaurant. C’était une petite somme d’argent de plus pour arrondir son salaire. Elle devait au moins me le dire. Que Dieu la pardonne», a déclaré Khadija sans arriver à retenir ses larmes.
Khadija n’a jamais cru que Fatima lui mentait. Il semble qu’elle avait honte de lui révéler par quel moyen elle comblait son déficit budgétaire. Le salaire que lui remettait le propriétaire du café et les pourboires que lui versaient les clients pourraient répondre
à tout ce qu’elle désirait
acheter. «Quelles sont ses amies intimes ?», a demandé le commissaire au gérant du café.
«Latifa. Elles étaient souvent ensemble. Mais, elle a disparu dernièrement», a répondu le gérant. Qui est Latifa ? Pourquoi ne fréquente-t-elle plus le café depuis la disparition de son amie, Fatima.
 
(Demain : Latifa, peut-elle mettre les limiers sur la bonne piste de l’enquête ?)

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