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Le Jardin et la maison arabes au Maroc

À l’époque du protectorat français au Maroc des années 1912 à 1956, la bibliothèque de « la Résidence » contenait quelques trésors issus des commandes que passait alors le « Résident », le maréchal Lyautey, engagé dans une mission ethnographique qui n’a jamais porté ce nom mais qui en valait bien la forme. Les voilà. On est tentés de reprocher à l’ouvrage réédité par Actes Sud – qui dresse l’inventaire architectural des maisons et jardins marocains , de redorer le blason du colonialisme. Ça serait taxé l’éditeur d’une nostalgie douteuse que son catalogue dément. Pourtant l’ouvrage de Jean Gallotti fut à l’origine composé en 1926, dans le cadre d’une mission ethnographique sur le protectorat français de l’époque qui, sait-on, cachait sous des atours de bienveillance des desseins plus ethnocentriques. Reste qu’il témoigne d’une volonté de préserver des richesses et des techniques que même le colon savait apprécier. Commandité par Lucien Vogel, auteur des 136 clichés ici repris en héliogravures, « Le Jardin et la maison arabes au Maroc » offre un panorama pratique des éléments essentiels du décor traditionnel, habilement illustré par les dessins de l’architecte Albert Laprade. Jean Gallotti profite de ces descriptions pour donner quelques leçons d’histoire, et rappeler la science et la créativité qui donnèrent naissance à de telles beautés. Le nid d’abeille, la mosaïque, les riads, les bois sculptés et les plâtres ciselés, du plan à la réalisation, l’ouvrage est une mine d’informations, servie dans une langue soignée, sur un papier fragile, comme jauni par le temps. Le tout a un charme fou et rappelle que derrière les opérations touristiques, se cachent des trésors inestimables, et que l’appropriation peut devenir l’ennemie de la diversité. On ouvre ce beau livre avec le sentiment d’extraire de la poussière une merveille oubliée sur les étagères d’une ancienne bibliothèque.

Le Jardin et la maison arabes au Maroc
De Jean Gallotti – Éditions : Actes Sud, 2008


Brooklyn Follies

Vivre le meilleur des choses à Brooklyn, être amoureux à soixante ans comme à trente, se marier, retrouver les siens, échapper aux sectes, marcher sous le ciel bleu à 8 heures du matin, s’enflammer pour Henry David Thoreau et Edgar Allan Poe. Être heureux, mais pour combien de temps encore, en Amérique…Brooklyn. L’élection présidentielle de 2000. Le monde de l’avant 11 Septembre. Tout un univers. « Brooklyn Follies », fidèle à l’oeuvre « austérienne » antérieure, multiplie contextes et références. Première allusion : « Ziegfled Follies », ce film de Vincente Minnelli qui sent bon la comédie de moeurs, un hommage aux Folies Bergères à la sauce nord-américaine. Les « follies » de « Brooklyn Follies », c’est aussi la stupidité du pays de Bush, les bêtises d’une politique qui en incommode plus d’un. En filigrane, on y voit aussi l’oeuvre dans l’oeuvre, le recueil de l’un des personnages principaux de cette pièce de maître, Nathan Glass, avec son petit « Livre de la folie humaine ». Et enfin, un hymne au Brooklyn si cher à l’auteur, ce quartier à deux pas de chez lui. L’inventeur du thriller métaphysique a tout mis dans son titre. Il a relevé le pari de résumer en deux mots l’ambiance de 360 pages.

Brooklyn Follies – De Paul Auster
Éditions : Le Livre de Poche, 2008



Dans le scriptorium

L’homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l’évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d’une unique fenêtre n’ouvrant que sur un nouveau mur et d’une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des « visiteurs » vont la franchir… Sur un bureau, sont soigneusement disposées une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Et que lui veulent ses interlocuteurs, dont cette Anna qui lui donne du « Monsieur Blank» et qui parle de comprimés, d’un traitement en cours, mais aussi, étrangement, d’amour et de promesses ? Une journée se passe, lors de laquelle les « visiteurs » qui se présentent reprochent au vieil homme de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses et périlleuses missions dont certains sont revenus irrémédiablement détruits.


Dans le scriptorium De Paul Auster
Éditions : Bebel, 2008

 

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