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Majda Ghalouli : «L’art de la Hadra connaît une période de renouveau»

© D.R


ALM : Comment est née votre passion pour l’art de la Hadra ?
Majda Ghalouli : Je suis née dans une famille où les chants du dikr étaient toujours présents. Ma grand-mère Lalla Fatoum Laarbia a dirigé pendant des dizaines d’années un groupe féminin de la Hadra. J’ai hérité d’elle mon amour pour ce type de musique. 
Pour développer cette passion, j’ai fréquenté des zaouias où se chantaient les répertoires traditionnels et religieux de la Hadra. J’aimais aller à zaouias de Moulay Larbi pour assister aux soirées de la Hadra présidées par Lhajja Aïcha Abraq plus connue des Chefchaounis par Braqa.
J’ai suivi aussi des cours de musique, je suis actuellement enseignante de chants arabo- andalous au Conservatoire de musique de Chefchaouen. Et je suis parvenue peu de temps après à réaliser mon rêve par la création du groupe féminin de la Hadra de Chefchaouen.

Comment se situe votre groupe par rapport aux autres ensembles féminins de musique soufie ?
Le groupe féminin de la Hadra de Chefchaouen est constitué par mes anciennes élèves au Conservatoire de musique de Chefchaouen ainsi que des musiciennes qui pratiquent cet art depuis des années. Nous sommes arrivées grâce à notre travail d’équipe de se faire un nom dans ce domaine. Nous sommes de plus en plus invitées à participer à des manifestations culturelles et artistiques au niveau national. Nos concerts connaissent une grande affluence. La Hadra est actuellement très en vogue et elle est davantage présente dans les soirées familiales et religieuses.

Pourquoi à votre avis ce grand intérêt à cet art spirituel et traditionnel?
Le renouveau de la Hadra féminin vient après une longue période de déclin. C’est un patrimoine musical traditionnel qui suscite de plus en plus d’intérêt au près du public marocain.
La Hadra fait partie du dikr où nous nous interprétons des chants aux louanges de Dieu, de Son Prophète et saints. Elle a ses particularités artistiques et rythmiques et se diffère d’une région à l’autre. Les chercheurs soulignent que cette musique spirituelle est apparue en 10ème siècle à Chefchaouen. Elle demeure, depuis cette date, une musique pratiquée presque par les femmes.

Y a-t-il des répertoires spécifiques interprétés exclusivement lors des soirées de la Hadra féminine ?
Ce sont des répertoires traditionnels et religieux puisés dans les textes et poèmes des grands maîtres soufis ayant vécu à Chefchaouen. Nous interprétons toujours les répertoires spécifiques de la zouias Raïssounia. Nous chantons aussi les poèmes de saint Moulay Ali Chakour. Nous continuons également à interpréter les anciens répertoires chantés autrefois dans les soirées féminines et dont nous ignorons l’origine.

Est-ce que les habits que vous avez l’habitude de porter lors des soirées font partie du rituel de la Hadra ?
Nous essayons au sein du groupe féminin de la Hadra de Chefchaouen de sauvegarder l’aspect patrimonial de cette musique spirituelle qui est très liée à l’histoire de la ville. Nous utilisons pratiquement comme autrefois les mêmes instruments de musique, à savoir Bendir, Darbouka, Taarija et Tar. Les tenues traditionnelles portées par les musiciennes montrent les habitudes vestimentaires respectées par les anciens habitants de la ville.

Comment faites-vous pour concilier entre votre responsabilité de femme mariée et celle d’enseignante au Conservatoire de musique et chef d’un groupe féminin de la Hadra de Chefchaouen.
J’ai réussi à développer ma passion pour la Hadra grâce aux encouragements de mon entourage. Surtout mon mari, qui est un grand amoureux de cet art; il ne cesse de me donner ses conseils qui me sont très utiles. Je dois ma réussite aussi à ma mère qui s’occupe en mon absence de ma maison et de ma petite fille Malak, âgée de dix mois. 

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