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Marocains, réveillez-vous !

Les déclarations condamnables de Nadia Yassine conjuguées aux gesticulations des séparatistes dans les provinces du Sud et dans plusieurs universités marocaines ont décidément bouleversé la classe politique marocaine.
Après la multitude de réactions des partis politiques condamnant ces atteintes à l’intégrité territoriale du Maroc et à ses institutions sacrées, ce fut le tour de plusieurs militants associatifs, des journalistes, des enseignants, des chercheurs ainsi que de simples citoyens, de monter au créneau.
Dans un «Appel» à l’opinion publique nationale, publié dimanche 12 juin, plus d’une soixantaine de signataires ont fermement condamné les «man-œuvres recouvrant différentes formes visant à créer un climat d’instabilité, de suspicion et d’incertitude et tendant à remettre fondamentalement en cause les acquis du pays en matière de transition démocratique et d’édification de l’Etat de droit». En fait, sans nommer ni les islamistes ni la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane, les signataires n’ont pas caché leur surprise de voir ces deniers "proposer ouvertement leurs services à une puissance que naguère ils désignaient comme étant le "Grand Satan". Il va sans dire que les auteurs de cet Appel parlent, ici, de Nadia Yassine qui a été reçue en grande pompe aux Etats-Unis dans le cadre d’une conférence organisée par l’Université de Berkley en Californie et de Fathallah Arsalane qui a déclaré, sur les colonnes d’ALM, que les autorités marocaines ainsi que les farouches adversaires de la Jamaâ vont s’empresser de renouer le dialogue avec Al Adl Wal Ihssane dès que les Etats-Unis d’Amérique et les pays européens exigeront de traiter avec des islamistes modérés.
Les signataires de l’Appel ont également souligné que "la transition du Maroc vers la démocratie est le fruit d’un long processus de maturation et de luttes, lui-même résultante objective et tangible d’un contrat moral entre les différentes composantes de la société marocaine".
En clair, ils appellent toutes les forces politiques du Maroc, y compris Al Adl Wal Ihssane, à souscrire au "contrat liant la monarchie et les forces vives de la nation". Et pour cause, les signataires n’excluent pas de manière définitive les militants de la Jamaâ du processus de construction démocratique du pays. "Une nouvelle chance doit donc être accordée à ceux qui aujourd’hui se fourvoient" afin qu’ils puissent "rectifier leur conduite", peut-on lire dans l’Appel. Et les promoteurs de cette initiative d’ajouter : "Nous nous adressons directement à eux. Pour leur demander simplement de s’en tenir dorénavant aux règles, écrites et non écrites, de la déontologie et de la simple décence. Et pour ceux d’entre eux qui se targuent de faire de la politique, de se souvenir que dans le monde d’aujourd’hui, la seule politique qui vaille est celle qui mise sur l’union nationale, sur la paix civile, sur le dialogue, sur la démocratie et sur la mobilisation des masses populaires pour le développement". Le message est donc clair à l’égard des islamistes.
Il l’est également à l’égard des séparatistes. Le polisario est d’ailleurs nommément cité. "Le Polisario était à l’origine une frange du mouvement démocratique marocain" qui "s’est rapidement transformé en simple levier de la politique hégémonique algérienne". C’est ainsi que les signataires ont appelé les séparatistes à adhérer au processus démocratique marocain qui "envisage une régionalisation authentique où les populations de chaque région auront des prérogatives étendues. Cela offre à toutes les bonnes volontés indépendantes une chance de contribuer à la paix et à la construction. Nous espérons que tout un chacun saisira cette chance".
Pour sa part, l’Association "Alternatives" est elle aussi montée au créneau en publiant un communiqué qui va pratiquement dans le même sens. C’est ainsi que l’association ne peut absolument pas "admettre que l’extrémisme envahisse l’espace politique et condamne le pays à de brumeuses perspectives".
Alternatives estime ainsi de son devoir de s’opposer à toutes "les tentatives extrémistes et déstabilisatrices visant notre monarchie, garante de l’Unité nationale".
Toutefois, l’association présidée par l’économiste Driss Benali (voir entretien ci-contre), profite de cette occasion pour réitérer ses positions politiques : "Alternatives appelle au renforcement du processus de transition vers une véritable monarchie démocratique et parlementaire conforme à la vision universelle en la matière avec, notamment, une sécularisation du champ d’action politique, une séparation des pouvoirs et un équilibrage des prérogatives au niveau de l’exécutif". Contrairement aux signataires de l’Appel des soixante, l’Association Alternatives n’accorde aucune seconde chance aux islamistes. "Nous appelons toutes les forces politiques et civiles démocratiques marocaines à s’élever contre les manœuvres du mouvement intégriste au Maroc", souligne le communiqué d’Alternatives. En somme, pour que ces deux initiatives soient un véritable succès politique, elles doivent se traduire en actions concrètes auprès des citoyens. Ahmed Herzenni l’a bien souligné (voir entretien ci-contre) : "la balle est dans le camp des citoyens". En clair, le nihilisme, l’extrêmisme et le séparatisme se combattent sur le terrain.

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