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Mohamed Belahrach : l’épicurien qui tue les prostituées (2)

© D.R

Un silence lourd règne dans la salle d’audience. Pendant quelques longues minutes, nul n’ose le briser. Dans le box, Abdelouahed Al Mouli et Ahmed Nouri se tiennent droit, les yeux fixant le président de la Cour qui ouvre un dossier vert et s’assure de la présence des avocats des deux mis en cause. Quatre policiers se tiennent derrière eux. Tout le monde se pose, maintenant, une seule question : Seront-ils jugés coupables ou seront-ils acquittés? Seront-ils conduits au couloir de la mort à la prison centrale de Kénitra ou seront-ils accueillis chez eux par leurs familles ? «Silence…», demande le président de la Cour à l’assistance qui est déjà plongée dans un silence de mort. Ayant la conscience tranquille, le président de la Cour se tait et fixe Abdelouahed Al Mouli et Ahmed Nouri qui semblent n’avoir plus le courage d’attendre une seconde de plus. Tous deux croquent le marmot. La cadence des battements de leurs cœurs dépasse l’état normal. «Au nom de Sa Majesté le Roi, nous ouvrons l’audience…Dossier n°…./93 concernant les deux mis en cause, Abdelouahed Al Mouli et Ahmed Nouri, accusés de constitution d’une association de malfaiteurs, homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et vol qualifié», entame le président de la Cour la lecture de la sentence. Tout le monde, à la salle d’audience, fixe le mouvement de ses lèvres et attend l’énoncé le plus important de la sentence: «Après les délibérations, la Cour a jugé les deux mis en cause, Abdelmoula Al Mouli et Ahmed Nouri, coupables pour les accusations retenues contre eux et les a condamnés à la peine capitale». Un bruissement court parmi l’assistance. Les deux condamnés perdent connaissance et s’effondrent. Leurs femmes, leurs enfants, leurs mères, leurs frères et sœurs et autres membres de leurs familles sanglotent, protestent contre le jugement. Ils croient à l’innocence des deux amis. Quelques policiers leur demandent d’évacuer la salle d’audience. Le silence cède la place au tapage. D’autres épaulent les deux condamnés pour les conduire vers la geôle située au rez-de-chaussée de la Cour d’appel avant d’être transférés à la prison de Sidi Moussa. Une heure plus tard, il n’y a plus personne dans cette salle sombre. Seuls les deux mots «la peine de mort» prononcés par le président de la Cour qui y résonnent encore. Deux mots qui suffisent pour que les deux mis en cause perdent connaissance. Pourquoi perdent-ils connaissance s’ils ont commis un aussi horrible crime? Croyaient-ils en leur innocence? S’ils le croient, sont-ils vraiment innocents ? Certes, durant les heures de leurs interrogatoires par la Cour, ils ont clamé leur innocence. Mais, le témoin, cette femme qui a prêté serment devant la Cour, les a-t-elle vraiment vus ? Avait-elle intérêt pour les inculper ou pour les disculper ? Si oui, lequel ? Et Dieu, puisqu’elle a prêté serment, elle ne Le craint pas ? Pourquoi n’ont-ils pas été acquittés «au nom du doute», puisqu’ils ont clamé leur innocence et ont affirmé qu’ils avaient signé les PV sous la torture ? Pourquoi la Cour s’est-elle contentée des aveux consignés sur les PV et du témoignage de la femme ? Qui a raison ? Qui a tort ? Les deux condamnés ? La femme-témoin ? La police qui a rédigé les procès-verbaux ? Entre les deux premiers, la deuxième et la troisième, pourquoi la Cour a-t-elle favorisé le témoin et la police au détriment des déclarations faites devant elle par les deux condamnés ? En fait, plusieurs zones d’ombre planent sur l’affaire Abdelouahed et Ahmed qui sont transférés à la prison centrale de Kénitra pour rejoindre les condamnés à la peine de mort au couloir de la mort.

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