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Mohamed Belahrach : l’épicurien qui tue les prostituées (9)

© D.R

Est-il vrai que la police d’El Jadida n’a pas effectué des investigations minutieuses pour tirer l’affaire du meurtre d’Aïcha Slima au clair et arrêter les vrais coupables et non pas les innocents? Est-il vrai qu’elle n’avait l’intention que de se débarrasser de cette affaire qui a mis toutes les prostituées de la ville dans l’embarras ? Pourquoi ces policiers ont-ils pris au sérieux le témoignage de la femme qui a prétendu avoir remarqué les deux condamnés, Abdelouahed Mouli et Ahmed Nouri en train d’escalader la terrasse du domicile où habite Aïcha, la victime? Pourquoi n’ont-ils pas bien examiné la véracité de ce témoignage? Et le Parquet général près la Cour d’appel d’El Jadida? Pourquoi n’a-t-il pas donné ses instructions aux enquêteurs pour approfondir l’enquête policière? Pourquoi s’est-il contenté des déclarations consignées dans le procès-verbal, bien que les deux amis intimes aient clamé leur innocence et aient affirmé avoir signé sous pression et torture ? Et le juge d’instruction ? N’a-t-il rien remarqué de l’innocence d’Abdelouahed et d’Ahmed ? À l’instar de Mohamed Belahrach, les enquêteurs, le Parquet général et le juge d’instruction sont tous responsables du calvaire que Abdelouahed et Ahmed endurent depuis huit ans. Et les cinq juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida qui ont rendu, ce 12 septembre 1993, le jugement contre ces deux innocents ? Ne sont-ils pas également responsables ? Tout au long du procès, Abdelouahed et Ahmed clamaient leur innocence. Pourquoi ne les ont-t-ils pas acquitté au bénéfice du doute ? N’y avait-il pas de doute ?
Bizarre ! C’était comme si le président de la Cour et ses quatre assesseurs leur demandaient, tout au long du procès, de prouver leur innocence. Alors qu’en effet, ce sont les enquêteurs qui devaient prouver leur culpabilité, non pas en se référant à un seul témoin, mais en se référant à des preuves tangibles. Bien qu’ils aient clamé leur innocence haut et fort, personne ne voulait les écouter. Et ils les ont condamnés sans preuve à la peine de mort contre un crime qu’ils n’avaient pas commis et qu’ils n’avaient jamais pensé commettre. Un cauchemar qui les a accompagnés durant toutes les huit années au couloir de la mort pour «une erreur judiciaire». On dit l’erreur est humaine.
Cette «erreur judiciaire» qui a broyé la vie de deux pères de familles a fait la Une des journaux. Tout le monde en parle et la qualifie de « drame, catastrophe, horreur judiciaire… ». Et pour Abdelouahed et Ahmed? Dans leur cellule au couloir de la mort, ils poussent un soupir de soulagement, font la prière pour remercier Dieu qui a dévoilé la vérité, reçoivent les remerciements de leurs codétenus et demandent quand ils vont sortir de ces ténèbres où ils ont passé huit ans. Ils leur demandent de s’armer de patience pour quelques semaines de plus en attendant la révision de leur procès. Abdelouahed Mouli et Ahmed Nouri ont-ils encore une réserve de patience leur permettant d’attendre surtout que tout le monde est convaincu de leur innocence? Ils n’en ont plus une seule goutte de patience après huit ans d’attente, jour et nuit, de la mort pour un crime qu’ils n’ont jamais commis.

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