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Mohamed El Garbouzi, «patron» du GICM

Mohamed El Garbouzi est l’un des terroristes les plus célèbres dont le nom a été lié aussi bien aux attentats de Casablanca, qu’à ceux de Madrid ainsi qu’aux attaques contre les trains londoniens en juillet 2005. Dans l’une de ses rares interviews à la presse (Le Figaro, en mai 2004), Hamidou Laânigri, ex-patron de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale), le cite nommément comme l’un des premiers responsables des attentats de Casablanca et évoque sa présence à une réunion destinée à la préparation de ces derniers. Après les attentats de Madrid, le nom d’El Garbouzi est encore cité, mais son rôle exact reste encore indéterminé même s’il a été établi qu’il avait des liens avec Jamal Zougam qu’il aurait rencontré à plusieurs reprises. Zougam se serait déplacé dans la capitale britannique pour demander un soutien financier et une aide logistique pour perpétrer les attentats de Madrid.
Suite à ceux qui ont ensanglanté Londres, en juillet 2005, Mohamed El Garbouzi, présenté par le Maroc comme étant le chef de file du GICM (Groupe islamique combattant marocain), disparaît dans la nature et refait surface pour nier toute relation avec ces attentats.
Les médias britanniques, BBC en tête, sont contraints de s’excuser d’avoir cité son nom et de l’avoir présenté comme un fugitif. Au Maroc, depuis les premiers procès des cellules terroristes, son nom est cité par plusieurs personnes et il devient certain qu’il était impossible pour les salafistes marocains de se déplacer en Grande-Bretagne sans faire la rencontre de ce natif de la ville de Larache. Mohamed El Garbouzi y a passé le plus clair de sa jeunesse turbulente avant de partir en Grande-Bretagne à l’âge de dix-sept ans. Les témoignages recueillis dans cette ville par les enquêteurs le dépeignent comme un être extrêmement violent qui pouvait s’en prendre aux plus proches de ses amis sans raison valable. Il aurait même fricoté, lors de ses années de jeunesse, avec les réseaux de trafic de drogue.
Reste encore un autre mystère, Mohamed El Garbouzi affirme n’avoir jamais remis les pieds dans ce Maroc où on lui impute la responsabilité des attentats de Casablanca. Des informations sûres contestent cette version et certifient qu’il n’a jamais coupé les amarres avec son pays d’origine.
Sur la base d’aveux de salafistes arrêtés par les autorités marocaines et des informations recueillies aussi bien au Maroc qu’en Grande-Bretagne ou en Espagne, Mohamed El Garbouzi, un habitué de Finsbury Park où sévissent les théoriciens de l’intégrisme islamiste radical, a été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme. C’était le 19 décembre 2003 et le verdict a été prononcé par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat. Soit la même sentence rendue à l’encontre de son beau-frère, le dénommé Karim Outah.
Mohamed El Garbouzi a été également cité dans plusieurs enquêtes récentes dont la dernière avait concerné, durant l’été 2005, les membres présumés du groupe «Attawhid», une quinzaine de jeunes salafistes arrêtés dans plusieurs villes du Royaume.  Le Maroc a essayé, à maintes reprises, d’obtenir l’extradition de Mohamed El Garbouzi. Les dernières demandes formulées dans ce sens l’ont été en 2003 et 2004 par le ministère de la Justice. Des pourparlers furent même engagés entre Rabat et Londres à ce sujet. En vain. Pour les autorités britanniques, il était tantôt question d’un ressortissant britannique qui ne pouvait être extradé, tantôt de réserves contre le Maroc, pays qui ne réunirait pas les garanties pour l’organisation d’un procès équitable.
Il n’en reste pas moins que toutes les sources s’accordent à dire que Mohamed El Garbouzi est un proche du Palestinien Abu Qatada, qualifié de patron spirituel d’Al Quaïda en Europe.  Noureddine N’fiaâ, autre figure de «proue» du salafisme marocain affirmera devant les enquêteurs marocains que Mohamed El Garbouzi n’est pas celui qu’on croyait. Ce dernier ne serait pas le chef du GICM, mais le second de Taïeb Bentizi, le véritable patron de cette mouvance.  En Europe, les services de renseignement essaient toujours d’élucider l’énigme El Garbouzi, sa place dans la galaxie terroriste et son rôle dans les carnages casablancais, madrilènes et londoniens.

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