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Mohamed Rouicha : «Même avec 45 ans de carrière artistique, il me reste beaucoup à apprendre»

© D.R

ALM : Comment avez-vous débuté votre carrière musicale ?
Mohamed Rouicha : Tout cela a commencé en 1964. J’avais 14 ans quand j’ai intégré la Radio et Télévision Marocaine (RTM). J’ai fait ma première entrée comme amateur en studio pour enregistrer «Afak ya l’kia ». Mais, c’est en 1979 que j’ai démarré ma carrière professionnelle. En 2004, j’ai participé avec d’autres musiciens au Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Et en 2005, au Festival Timitar. Depuis, j’ai participé à plusieurs festivals et à l’enregistrement de quelques chansons pour 2M et TVM. Même avec 45 ans d’expérience sur la scène artistique, il me reste beaucoup à apprendre. Durant ces années, j’ai découvert que pour être chanteur, il  faut être responsable. Je crois que l’artiste doit rester modeste, car il s’adresse à tout le monde. C’est un sociologue ou une sorte de psychanalyste, dans la mesure où il mène une étude sociologique profonde où il décrit avec précision les problèmes et autres souffrances que l’on rencontre dans notre vie.
 
Comment expliquez-vous votre amour pour l’outar ?
L’outar est un instrument qui était menacé de disparition. En 1490, le chanteur «Boughanem» était le premier à avoir joué sur cet instrument. Au milieu du 17ème siècle, au Moyen-Atlas, cet instrument a connu un nouvel élan. Ainsi, chaque maître avait ses disciples qui aidaient à la diffusion de cet instrument musical. Par son histoire, l’outar fascine et constitue une partie intégrante du patrimoine marocain. Mon objectif est de le sauver et faire de lui un instrument musical marocain à part entière.
 
Que pensez-vous de la nouvelle vague de la scène marocaine ?
Je crois que les nouveaux styles puisent leurs origines dans la culture occidentale. Je n’ai rien contre. J’apprécie le rap comme nouveau style sur la scène musicale marocaine.
Toutefois, il faut insister sur la qualité des paroles. Il faut que ça soit des paroles qui respectent la sensibilité du public et contribuent à son éducation. Ces jeunes sont l’avenir de la musique marocaine. Pour cette raison, ils doivent être conscients de la lourde tâche qui les attend. Ils ne doivent pas oublier nos valeurs identitaires et religieuses. Ceci-dit, leur encadrement reste quelque chose de primordial. Jusqu’à présent, plusieurs villes et villages n’ont pas d’infrastructures culturelles pouvant les aider à mieux connaître l’histoire et le patrimoine de notre pays. Au manque de moyens, je trouve normal le fait qu’ils cherchent ailleurs et qu’ils s’imprègnent d’autres styles musicaux.

Vous avez déjà participé au Festival des musiques sacrées de Fès, qu’est-ce que vous pensez de ce genre de manifestation culturelle ?
C’est une grande satisfaction de voir des cultures aussi différentes qui se rencontrent dans un seul et même lieu, à savoir Fès, la capitale spirituelle du Royaume. C’est une preuve que la musique n’a pas de frontières.
A titre d’exemple, chez nous au Maroc, la musique du Souss ressemble dans certaines de ses mélodies et rythmes, voire dans certains gestes ou mouvements, à la musique asiatique. Ainsi, le festival de Fès lance un message très clair, celui de l’amour et de la paix, entre les cultures de différents peuples de notre planète.
 
Si vous ne participez pas à une activité culturelle, comment gérez-vous votre quotidien ?
Quand il n’y ni festival ni enregistrement dans mon programme, je préfère passer mes journées chez moi à Khénifra, ma ville natale, en compagnie de ma femme et de mes quatre enfants, Hamd Allah, Chokr Allah, Barkate et Aïcha. Cela me permet de profiter d’un peu de temps pour lire dans ma chambre–bibliothèque. Je préfère m’éclipser ainsi loin des projecteurs avant de revenir avec des nouveautés pour mon public. Pour moi, il n’y a pas mieux que la montagne de l’Atlas pour se ressourcer. C’est dans cette atmosphère de sérénité et de quiétude que je trouve de nouvelles inspirations pour ma musique. 

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