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Ouarzazate : Au-delà de la fête, la circoncision est un signe de solidarité collective

Cette ambiance, qui offre un menu rituel somptueux, voit s’enchevêtrer l’origine religieuse de la circoncision et les coutumes ancestrales des tribus de la région du Draâ. Rituels qui n’ont rien d’un caractère ethnique pur, puisque la région atteste d’un brassage culturel encore marquant à ce jour. Des populations amazighes, des marocains de confessions judaïques et des tribus Drawas. Chacune de ces cultures avait, en effet, marqué de son empreinte les traditions et même les moeurs des populations de la région.

La famille, dit Lalla Fadma sur un ton interrompu et timide, fixe la date de la circoncision des semaines et parfois des mois auparavant. Les préparatifs vont bon train à la faveur d’un soutien communautaire exemplaire. Les membres directs de la famille n’étant pas les seuls à adhérer à cette action fourmilière. Chacun connaît déjà par coeur son rôle. Les femmes se partagent les  différentes tâches cuisinières, les jeunes toute la besogne extérieure et les hommes se chargent de mettre à profit la logistique pour pouvoir abriter et la J’maâ (collectivité) et les invités venus d’autres tribus, objet d’un accueil spécial.

L’occasion permet ainsi aux voisins, proches et amis de faire montre d’une solidarité incommensurable, signe d’une forte appartenance au groupe.

L’invitation reste, par conséquent, souvent une simple formalité. La maison abritant la cérémonie reste, des jours durant, considérablement animée. (Mustapha Elouizi)

Entre sourires et gestes nostalgiques d’un passé où la fête avait surtout un rôle social indéniable, Lalla Fadma remonte le temps pour évoquer les détails de cette cérémonie attendue par tout un douar. En fait, les festivités qui venaient déjà de débuter, il y a trois jours, duraient tout le temps de la convalescence du ou des garçons opérés. Un autre signe de solidarité tribale, les nécessiteux n’avaient pas à se faire du souci, leurs enfants à cet âge étant tous pris en charge par les personnes aisées de la J’maâ.

Sans conteste, les enfants qui vont être opérés sont les " chou-chou " de tous. Pour les consoler, ils sont tous les jours submergés de cadeaux et de friandises, question de les aider également à surmonter leur douleur. Mais la joie qu’ils avaient à les recevoir, les attentions délicates dont on les entourait leur laissaient sans doute un moindre souvenir de la douleur.

Sur une monture non moins ornée, le petit garçon, gardé par l’un de ses grands frères ou de ses proches parents, fait une jolie et attrayante promenade. Toute la famille se joint au cortège de femmes et hommes qui chantent et dansent. Les copains, eux, ne ménagent aucune occasion pour rappeler au petit garçon, dans une arnaque gestuelle, un sort "périlleux ".

Une fois circoncis, l’enfant est mis sur le dos de sa mère. La guérison tardait un peu, car l’opération faite traditionnellement par les barbiers, n’était pas très prophylactique ni d’ailleurs les soins qui la suivaient. Mais, ce qui est lésant pour cet enfant, c’est qu’il ne devrait surtout plus bénéficier des privilèges de l’enfant chéri.

(Mustapha Elouizi)
MAP

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