Archives

Pas de congé, à qui confier les enfants ?

© D.R

Au quartier El Manar à Casablanca, des parents viennent déposer leurs bambins le matin, en allant au travail, dès le début des vacances d’été. Non, ce n’est pas une école, c’est un centre de loisirs. C’était auparavant une maison qui a été transformée en centre de loisirs. Composé de plusieurs salles, les enfants y pratiquent toutes sortes d’activités, théâtre, expression corporelle, arts plastiques et cuisine. Le jardin, transformé en aire de jeux, est aussi un lieu de baignade. Ce n’est pas un paradis. Ce n’est, d’ailleurs, pas le seul endroit de ce type. D’autres établissements offrent les mêmes services dédiés aux parents qui ne peuvent se permettre un congé en période des grandes vacances.
À défaut de pouvoir confier leurs enfants à l’entourage familial, le plus souvent ce sont les grands-parents qui assurent le baby-sitting, les parents se trouvent désorientés à l’approche des vacances. Comment ne pas se sentir coupables de ne pouvoir emmener les enfants en vacances lorsqu’on ne peut prendre de congé annuel ? Il est bien facile de proposer à ce que les enfants restent tout simplement à la maison. Encore faut-il résoudre la problématique du «comment ?». À un âge précoce, un enfant ne peut rester sans garde à la maison. Un incident est vite arrivé, et avec « la curiosité» des enfants à cet âge, les chances sont très fortes pour qu’un « bobo» vous attende à votre retour du travail.
Autre solution. Le fait qu’un(e) cousin (e), plus âgé(e), vienne en assurer la garde. Si cela est un plan de rescousse, il ne peut être une solution effective. Sauf si cette tierce personne est «bien plus âgée». Un ado ne pourra superviser vos bambins au risque de les suivre dans leurs jeux et leurs bagarres.
Il y a le plan baby-sitting, à proprement dit de la chose, mais demeure l’obstacle de la confiance. En fait, si vous ne connaissez pas bien la personne, comment lui confier vos enfants (qu’il s’agisse d’employé de maison, ou de baby-sitter journalière). Conseil, avant de recruter la personne, prenez au moins un petit moment pour discuter avec elle, en faisant attention à ses gestes, ses réactions … Tous autant d’indices pouvant dénoncer un comportement « pas très catholique ».
«On m’a parlé de la ferme équestre, c’est très intéressant et les enfants sont pris en charge en demi-pension, ils ont droit à des activités relatives au cheval et des stages de poney, à 200 dirhams la journée, de temps en temps ça me déculpabilise de les priver de voyage», souligne S.A, 38 ans. Cette dirigeante de société se déplace souvent dans le cadre de son travail, surtout en été lorsque les chantiers immobiliers battent leur plein, et dont le mari, médecin, a un travail tout aussi contraignant.
H.D, 24 ans, journaliste, commente «J’ai un bébé de quatre mois que je laisse à la crèche. Malheureusement, cet établissement ferme au mois d’août, je reviens donc à la case départ, et je dois trouver quelqu’un pour le garder après la fermeture de la crèche». Un autre père, A.M, est catégorique «Il est hors de question que je confie ma fille à des étrangers. J’ai la chance d’avoir mes beaux- parents, et ils s’en occupent à merveille».
Les avis divergent tout autant que les solutions. Nous avons aussi, dans la panoplie, trouvé une crèche maternelle, sise  au quartier Oasis à Casablanca, qui se métamorphose en centre de loisirs pendant les vacances. Destiné aux tout petits de 2 à 8 ans, des ateliers y sont organisés touchant au modelage, arts plastiques, travaux manuels, jeux de construction et autres. Cette crèche prend les enfants en charge en pension complète à partir du 20 juin. Un autre jardin d’enfants reste ouvert l’été pour offrir aux petits un centre aéré avec un programme spécifique pour chaque jour de la semaine. Ateliers du savoir lundi, ferme équestre mardi, déjeuner dehors mercredi, piscine jeudi, et informatique le vendredi. Seul hic. Ouverture du 25 juin au 10 août. Pour le reste du mois d’août, il faut se débrouiller.
Ces centres, s’ils demeurent chers pour beaucoup de concitoyens, ont pour mission de répondre d’abord à un besoin de garde pour des parents aux horaires de travail souvent contraignants mais aussi au besoin des enfants de trouver, en période de  vacances, un espace d’accueil collectif où des activités éducatives et récréatives peuvent se conjuguer dans un esprit de découverte et d’apprentissage de la citoyenneté.
Tout de même, avant d’inscrire vos enfants, il est judicieux de faire un petit tour des lieux. Un centre de loisirs, pédagogiquement, ne se veut pas un espace confiné où l’on fait jouer un peu les bambins, où on les nourrit,  et où on leur fait faire la sieste. Il y a des normes à respecter. Il faut un minimum de 3 m2 par enfant, un espace dédié aux plus grands (pour les jeux de société, les activités de bricolage, de dessin, de peinture…, les activités motrices…), un espace spécial pour les activités calmes avec un mobilier spécifique (coussins, petits fauteuils…), de plus qu’un espace spécial intégrant l’espace de sieste dont le mobilier est adapté à la fonction. Vous remarquerez qu’il ne suffit pas d’avoir un deux pièces pour le transformer en centre de loisirs, et y voir vos gamins internés pendant les vacances.
Dans notre société, une grande tranche opte plutôt pour le plan « colonie de vacances». «Mon fils aîné a passé l’été dernier à la colonie de vacances, il en est revenu très épanoui, lui qui souffrait de sa timidité. Cette année, je l’envoie de nouveau accompagné de son petit frère. Ça lui permettra d’apprendre de nouvelles choses, de retrouver des amis rencontrés l’année précédente, et aussi de se rapprocher de son petit frère au lieu de passer la journée à se chamailler», nous explique S.B, qui n’a tout simplement pas les moyens de voyager et qui se permet de payer une petite cotisation pour que ses enfants « profitent ».
En tout cas, centres de loisirs, colonies de vacances, abonnements à la carte aux piscines… demeurent des options mariées aux conditions financières et aux convictions de chaque couple. Et les infrastructures publiques existantes ne sont pas des plus enviables.

Articles similaires

ArchivesUne

Office des changes : Les transferts des MRE avoisinent 66 MMDH à fin juillet

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE)...

ArchivesUne

Après les listes A et B, le Maroc ajoute une liste C

Elle comprend les pays dont les voyageurs en provenance sont interdits d’accès...

ArchivesUne

Renault dévoile son nouveau plan «Renaulution»

Le Maroc retenu parmi les sites stratégiques à l’international

ArchivesUne

Aujourd’hui le nombre de cas confirmés, 1.217, est le plus bas depuis le 2 septembre

Entre hier à 18H00 et aujourd’hui à 18H00 1.217 nouveaux cas soit...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux