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Pas de punition pour Abdellatif Fdil

© D.R

Il ne prend pas les grands airs. Avec sa cassette, sous les bras, et son ordinateur portable qu’il ne quitte presque jamais, Abdellatif Fdil donne l’impression d’être un grand garçon plutôt réservé. Mais, détrompez-vous, cette fois-ci, car cette apparence est effectivement trompeuse. Abdellatif Fdil cache un volcan d’idées qui jaillit à tout moment de la conversation. Normal qu’il ait choisi le cinéma pour mieux s’exprimer, décrire ses émotions enfouies au fin fond de son cœur. A 30 ans, ce jeune enseignant de français dans une école primaire à Marrakech a réussi à épater les plus grands réalisateurs et scénaristes marocains lors du festival du film transsaharien de Zagora (du 13 au 16 juin).
Son court-métrage, le premier, n’a pas été projeté au grand public, en raison d’un changement de programme. Mais Abdellatif Fdil, cherchant à découvrir l’impact de son film, n’a pas raté l’occasion de le montrer aux professionnels du cinéma marocain présents. Et leur «verdict» était unanime: sujet original bien traité. «J’ai été marqué par l’univers scolaire et surtout par cette table de multiplication qu’on devait absolument apprendre que j’en ai fait le sujet de mon film», déclare-t-il, souriant. La table de multiplication prend l’allure d’un monstre pour les élèves et devient dans le court-métrage d’Abdellatif Fdil «Table de punition». Le titre dévoile toute la crainte que représente ce cours redouté des mathématiques. «Ma caméra ne pouvait être que subjective, car il y avait beaucoup de moi dans ce film.
Ce sont mes souvenirs et mon expérience qui l’ont bâti», avoue-t-il. Une histoire sans trop de parlotte qui met en avant un état psychologique collectif dans une classe d’école. Deux élèves, Kamal et Samir, hésitent à entrer en classe, parce qu’ils ne retiennent plus la table de multiplication et que cela leur coûtera très certainement des coups de bâtons, dont ils se souviendront toute leur vie. La punition, ils la refusent tous les deux et décident, donc, de fuir ce professeur impitoyable qui traque sévèrement ceux n’ayant pas fait leurs devoirs. «Ce court-métrage de 11 minutes m’a pris au total huit mois de travail.
Le tournage, je l’ai effectué au mois de mars dans une école dans la banlieue de Marrakech», explique le réalisateur. Orienté par un directeur pédagogique, Ahmed Hourri, ce qu’Abdellatif Fdil a réussi à faire, c’est de dénoncer la terreur dans les classes. Une leçon que l’enseignant donne à ses confrères. En tout cas, son message a été accueilli avec le plus grand intérêt. Et cela a valu au court-métrage quatre récompenses, dont le premier prix au Festival national du film éducatif de Fès et au Festival international du film scolaire et universitaire de Casablanca.
Le projet, qui aura coûté à son réalisateur et producteur 40.000 DH, lui a ouvert les grandes portes du cinéma. «Je voudrais décrocher un master en réalisation de France et poursuivre mon chemin», espère-t-il. Prétention, ce jeune n’en a aucune, sauf continuer à s’exprimer par le biais de la caméra. A présent, c’est sur le problème de la drogue qu’il se penche pour son futur second film. Plusieurs professionnels mais aussi les autorités publiques de Marrakech lui ont promis assistance. Celles-ci viennent, d’ailleurs, de lui rendre hommage, pour le féliciter d’avoir levé le voile sur ce tabou de la punition en classe. Chapeau, professeur !

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