Les difficultés que rencontre un Premier ministre nommé sont énormes. Constituer un gouvernement est le résultat d’un parcours initiatique aussi éreintant que, psychologiquement, violent. Il faut pour Abbas El Fassi, puisqu’il est confronté actuellement à ce rite de passage, mettre — en accord avec les partis — des noms devant des postes ministériels en respectant des équilibres politiques savamment étudiés conformes aux résultats des élections. Mais ce n’est pas tout, d’autres questions se posent. Comment dire non à un père légitime qui considère que son fils prodige est en âge de ministrabilité ? Plusieurs cas sont signalés y compris à l’Istiqlal. Comment résister à la pression du MP qui après une sélection sévère et intéressée présente une division entière de ministrables en colère ? Que répondre à l’aspiration du RNI à plus de ministrabilisation ? Ce parti considère qu’il n’a jamais été bien traité dans cet exercice dans lequel seule l’insolence paie. Que faire de l’USFP — désormais soluble dans la Koutla—, qui veut faire d’un échec individuel une victoire collective ? Peut-il dans ce cas garder une représentation honorable au sein du gouvernement sans payer les frais de sa débâcle électorale? Difficile. Le PPS, quant à lui, défendra sa part de marché qui se résume à un seul ministrable. Aucune alliance sérieuse ne pourra l’aider à doubler ce chiffre. Quel est le profil du ministrable ? On ne se pose pas encore cette question. On en est encore à combien de ministres. Mais ça va venir.