Un responsable de premier plan d’un parti politique marocain aurait déclaré que le choix qui prévaut actuellement de rajeunir et de féminiser le gouvernement est une stratégie contre un «gouvernement politique» du pays. Cette déclaration, si elle venait à être assumée publiquement, imposerait au moins trois remarques. La première, qui est sans importance, c’est comment avec une mentalité pareille on peut être à la tête d’une formation politique nationale. Mais là, désormais, ce n’est plus notre affaire, c’est aux militants de régler en amont ce type de problème. Deuxième remarque : à supposer que cette lecture soit vraie — une théorie dérisoire du complot — n’y aurait-il pas dans les partis politiques de jeunes hommes et de jeunes femmes capables de s’opposer à cette stratégie anti-démocratique. On refuse de le croire. Comme on refuse de croire — et c’est la troisième remarque — que le défi de la modernisation et de la démocratisation du pays ne peut être relevé que par des mâles finissants qui s’accrochent désespérément au pouvoir.