Les tractations sur la constitution du gouvernement — celui de Abbas El Fassi, par exemple — ne concernent pas le secrétariat général du gouvernement (SGG). Les Premiers ministres désignés assimilent assez vite cette donnée. Et quand la question bute sur cette structure d’importance, ils passent leur chemin attribuant, rapidement, à ce secrétariat des attributs de «souveraineté». Laquelle ? Administrative ? Le SGG, en fait, est un carrefour où passe toute la production réglementaire et législative du pays. Ce carrefour est souvent encombré soit parce que les feux tricolores sont en panne, soit parce que l’agent de circulation est dépassé par les évènements soit, finalement, parce que le même agent est indisponible ou a autre chose à faire que de régler ce trafic vital pour le pays. Ces dernières années, le SGG a été perçu, et souvent à juste titre, plus comme un goulot d’étranglement — voire, tout simplement, comme un verrou — plutôt qu’un lieu d’expertise qui enrichit sur le pan formel les textes qu’il examine. Le problème de fond c’est que l’agenda du SGG est un mystère absolu. Il n’est en concordance ni avec celui des ministres, ni avec celui du Premier d’entre eux, ni même, parfois, avec celui du pays. Il est, si l’on peut dire, en dehors du temps.