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Petits meurtres entre amis

L’«Assassin» rappelle un peu le fameux jeu de société «Cluedo». En effet, ces deux jeux ont un point en commun : il y a un assassin qu’il faut démasquer. Tandis que dans «Cluedo», le meurtrier assassine une seule personne (Dr le Noir), dans notre jeu, l’assassin”, il s’agit d’un seriall-killer. C’était au lycée que j’ai découvert ce jeu assez spécial.
À l’époque et surtout pendant le mois de Ramadan, c’était notre passe-temps favori. Durant les heures creuses et les «séances» d’absences collectives injustifiées –ou bien ce que le surveillant général surnommait acte de désobéissance générale–, rien ne valait mieux qu’une partie d’«Assassin» pour créer de l’ambiance et passer d’agréable moment entre copains de classe. Il arrivait parfois que toute la classe y participe sans exception. Une chose que n’importe quel autre jeu de cartes ne pouvait permettre. En effet, le nombre de participants pouvait atteindre vingt, voire même trente personnes.
Durant cette période, nous étions des rebelles. Nous refusions qu’on nous dicte ce qu’il fallait ou ne fallait pas faire.
«Nous n’avons pas besoin d’éducation. Nous ne voulons pas être contrôlés. Pas de sarcasmes obscurs durant la classe. Hey! Mr l’instituteur, laissez nous tranquilles ! Encore et encore vous êtes juste une autre brique dans le mur», disait Roger Waters, chanteur et bassiste des Pink Floyd dans une des chansons de l’album The Wall (le Mur). C’était l’un de nos refrains préférés.
Alors que le prof d’Anglais ou encore celui de l’histoire se demandait où étions-nous passer, nous commencions déjà à former notre cercle pour pouvoir jouer. Avant de commencer le jeu, on sélectionne le nombre de cartes nécessaires. Chaque joueur doit avoir une seule carte en main. Donc s’il y a 15 joueurs, il faudrait 15 cartes. Parmi ces cartes, il faut obligatoirement qu’il y ait un As épées. On mélange et puis on distribue les cartes. Le joueur qui possède cet As est l’Assassin. Il doit discrètement faire des clins d’œil aux autres joueurs. Chaque joueur ayant reçu ce signe est considéré comme mort.
Il pose sa carte devant lui sans la montré aux autres. L’Assassin, lui, peut prétendre être mort afin d’écarter les soupçons. Si un joueur le surprend en train de donner un clin d’œil à un joueur, il perd la partie. L’Assassin doit «tuer» tout le monde et ne doit  laisser qu’un seul joueur «en vie». On demande à ce dernier d’essayer de découvrir qui est l’Assassin, sinon il devient le perdant.
Durant la partie, les joueurs ne restent pas silencieux, les bras croisés en train de guetter les regards des uns et des autres ; le jeu serait ainsi très ennuyant. Au contraire, on s’amusait tout en chantant. Le répertoire était assez varié : du Chaâbi au Raï en passant par les grands classiques tels qu’Om Kaltoum en encore Faïrouz. Cependant, le vrai divertissement ne commençait qu’à la fin de la partie. Le perdant se voit infligé un jugement qu’il doit accomplir.
Il s’agit d’une tâche plus au moins gênante. Faire le mendiant par exemple. Parfois si on ne voulait pas être méchant, on se contentait de lui demander d’imiter un prof ou une célébrité.

A lire aussi : «Dos» : quand le deux attaque

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