Fournir aux Palestiniens des fonds, des observateurs et une assistance technique. Telle semble être la priorité de l’Administration américaine en vue des élections prévues le 9 janvier. Le président américain, George Bush, envisage de rediriger des millions de dollars de financement américain vers des organisations non gouvernementales qui pourraient, notamment, contribuer à la préparation des élections.
Environ 75 millions de dollars sont en cours de déblocage pour financer des projets palestiniens, et une partie de cette somme pourrait être affectée à la préparation du scrutin, ont fait savoir des sources proches du Congrès. Bush pourrait en outre lever des restrictions imposées dans ce domaine par le Congrès et fournir ainsi directement une aide américaine aux Palestiniens. Les Etats-Unis font en outre pression sur Israël pour qu’il prenne des mesures qui faciliteraient la tenue des élections, telles que le retrait de ses forces de sécurité de certains foyers de population palestiniens, ont fait savoir des responsables. « Il faut que (Bush) obtienne d’Israël qu’il retire son armée et qu’il envoie des observateurs civils sur place pour garantir que des élections équitables aient lieu », a déclaré sur CNN le ministre palestinien Saëb Erekat. Il a exhorté les Etats-Unis et les Européens à déployer « immédiatement » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza des ONG et des équipes d’observateurs.
En plus des préparatifs du scrutin, les projets en cours d’élaboration par l’Administration Bush et par ses alliés européens devraient inclure une réévaluation de l’aide qu’il faut accorder à la reconstruction et au développement des territoires palestiniens. L’Autorité palestinienne, financièrement exsangue, pourrait recevoir des fonds de la Banque Mondiale, voire directement de certains pays, en échange de la mise en oeuvre de certaines réformes, selon des responsables et des documents officiels. D’après ces responsables, cette assistance pourrait être supervisée par le quartette de médiateurs composé par les Etats-Unis, l’Union européenne, les Nations unies et la Russie. Le groupe, qui a accouché d’une « feuille de route » prometteuse mais aujourd’hui remisée, pourrait se réunir dès les 22-23 novembre, ont indiqué des responsables. Washington et ses partenaires dans les efforts de paix au Proche-Orient envisagent de demander au Conseil de sécurité de l’ONU de soutenir le plan de retrait de la bande de Gaza et d’une partie de la Cisjordanie présenté par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon.