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Quand Essaouira et les gnaoua s’affirment

© D.R

Une île musicale, c’est ce qu’est devenue Essaouira, du 25 au 28 juin, lors de la 12ème édition du Festival gnaoua, musiques du monde, avec les huit scènes encerclant la ville. Depuis les débuts de cet événement, la musique gnaoua continue à prouver son universalité. Remontant à la nuit des temps, cette musique ne cesse de s’actualiser au fil des éditions. Et la douzième est celle de l’affirmation des maâlems gnaouis, de la ville et du festival. «Au début, le festival a commencé petit dans un esprit convivial, et on essayait de faire connaître cette musique à travers divers colloques, rencontres, et des lilas dans tous les coins de la ville. Les gens étaient curieux de définir et de connaître ce que sont les gnaoua, d’où sont-ils venus, etc.», a indiqué à ALM Abdeslam Alikan, maâlem et directeur artistique du festival. Et de poursuivre: «actuellement, le festival a dépassé ce stade et la culture gnaoua est plus connue. A travers ce festival, les gnoua ont désormais acquis une nouvelle langue en dehors de celle du registre des rituels et des extases spirituels. Il s’agit de la langue de l’art et du métier de la scène».
Ainsi, les rencontres les plus improbables, audacieuses et surtout éloquentes entre les maâlems gnaouis et les artistes internationaux, étaient au programme lors de cette édition inaugurée par une parade de maâlems. Parmi ces rencontres, on note celle d’Afoxé Loni. «C’est un groupe qui vient de Berlin, mais dont la musique vient de plus loin, du Brésil, de l’époque de l’esclavage. C’est une sorte de fête pour invoquer les esprits et dire qu’on est libre», a expliqué le percussionniste brésilien Jorge Bezzera à l’issue du concert d’ouverture qui a eu lieu à la scène Moulay Hassan et où étaient à l’affiche également, maâlem Mahmoud Guinea et le trompettiste Stéphane Belmondo. Et la similitude, entre l’histoire des gnaoua, ces anciens esclaves, est similaire à celle de cette troupe brésilienne. Autre similitude avec les gnaoua est celle du groupe Congo Nation et Donald Harrison de la Nouvelle-Orléans dont le concert, vendredi 26 juin, a été marqué par un hommage à Michel Jackson. Pour rappel, la ville d’Essaouira est qualifiée par les médias occidentaux de la Nouvelle Orléans africaine pour ses particularités géographique et culturelle (musique, cuisine). Et la soirée la plus attendue par les festivaliers était celle de Khaled, la grande star du raï qui a enflammé la scène, samedi 27 juin, accompagné de l’orchestre allemand de la WRD et le maâlem Hamid Kasri. «La rencontre avec les gnaoua, c’est un plaisir. C’est aussi la première fois que je découvre Essaouira. Cette ville m’a beaucoup séduit», a confié à ALM Khaled. Par ailleurs, la ville des alizés a accueilli les mélomanes de tous bords. Et d’énormes moyens organisationnels et sécuritaires ont été mis en place par les organisateurs. Policiers, agents de sécurité privée, forces auxiliaires, membres du Croissant-Rouge, ambulances, tous étaient mobilisés en conséquence de la démesure du public toujours fidèle (500.000 spectateurs et 200 journalistes, 15 chaînes TV et 70 médias internationaux durant la 11ème édition).  Et toujours dans un souci sécuritaire, trois petites scènes ont été supprimées cette année. Il s’agit de la scène Al Hatba, El Khayma, la Sqala. Aussi, la capacité d’accueil de la grande scène Bab Doukala a été réduite cette année.
Ainsi, c’est avec des rencontres exceptionnelles de maâlems de plus en plus professionnels, et une rigueur organisationnelle, que s’est déroulé Festival gnaoua 2009.

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