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Quand les femmes s’adonnent à la céramique

© D.R

L’apprentissage de la céramique au Maroc a le vent en poupe. Une véritable passion aux allures d’un enrichissement continu.
À cet effet, des ateliers de formation ont vu le jour dans les différentes villes du Royaume. De nombreuses associations de quartier, instituts culturels, écoles spécialisées et écoles d’art organisent des cours de formation en céramique notamment en poterie. Des ateliers qui intéressent les femmes inscrites pour diverses raisons. Aux yeux de quelques unes, cette discipline est une remise en question permanente, une découverte infinie, qui nécessite à chaque fois une nouvelle idée à mettre en œuvre. Pour d’autres, c’est un moyen d’affirmer leur personnalité. «Qui a dit que les femmes au foyer ne sont pas faites que pour les travaux domestiques et l’entretien de la maison, à l’heure où les hommes travaillent?», s’est interrogée Khadija, une jeune femme casablancaise inscrite à un atelier de formation en céramique.
Passion et créativité sont les forces motrices qui animent chez ces femmes ce désir incessant de faire valoir ce de quoi elles sont capables.
Pour Loubna, une jeune femme de foyer et mère de deux filles, l’art de la céramique représente un moyen d’évasion de la routine journalière. «L’apprentissage de cet art m’a aussi permis de décorer ma maison d’œuvres que j’ai réalisées moi-même. Chaque tableau qui porte ma signature est une source de fierté. Je pense que les femmes s’intéresse de plus en plus à cet art parce qu’il leur donnent confiance en elles», a-t-elle déclaré. Mais s’agit-il seulement d’un passe-temps? Ce n’est pas toujours le cas. Certes, certaines femmes apprennent cet art pour le plaisir seulement alors que d’autres en font une véritable source de profit. Un commerce bénéfique. «J’ai appris l’art de la céramique, il y a 5 ans. Je fais actuellement des œuvres que je vends à des proches ou à des amis. C’est un commerce qui me rapporte, sachant que j’arrive des fois à vendre des œuvres, par exemple des tableaux ou autres objets, à 1.000 DH», a affirmé Mouna, une Casablancaise. Ainsi, si les marchandises se font vendre c’est parce que les gens apprécient beaucoup les œuvres fabriquées à la main.
Mais avant de pouvoir maîtriser cette discipline, les femmes doivent tout d’abord mettre du temps à apprendre. La durée de la formation varie selon les aptitudes des femmes apprenantes.
Ces formations leur permettent de maîtriser diverses techniques et procédés spécifiques, à savoir la production de pièces utilitaires bols, gobelets, assiettes et autres, la décoration, la gravure, la sculpture, entre autres méthodes. «Les cours que nous accordons aux femmes apprenantes ne visent pas seulement à les initier à l’art de la céramique mais aussi à stimuler chez elles le sens de la créativité et de l’inspiration. Car la céramique n’est pas un procédé figé et simpliste mais un art en bonne et due forme», a déclaré Fatiha, formatrice dans une association de céramique à Casablanca. Pour les femmes apprenantes ou professionnelles de l’art, la céramique traduit une passion ultime.
«L’impatience de l’attente du four qui refroidit, l’idée stimulante est une expérience à essayer, je joue avec les différentes techniques pour créer le mouvement, l’émotion. Je suis fascinée par l’incroyable complexité, la nature imprévisible de la matière et les nombreuses possibilités qu’offre cet art», a confié Marilyn Bottero, artiste céramiste professionnelle et propriétaire d’un atelier de la céramique à Rabat.
Pour mieux populariser cet art, Mme Bottero envisage, elle aussi, l’ouverture d’une école de céramique où elle pourrait faire partager son plaisir de créer, de transmettre les gestes et l’amour du travail de la terre, et faire connaître les nombreuses techniques qu’elle a étudiées auprès des céramistes de renommée.
Mais cet art n’est pas accessible à tous. Une œuvre modeste nécessite souvent un investissement qui dépasse le pouvoir d’achat d’une femme au foyer à revenu limité. «Je n’ai pas appris cet art pour en faire du commerce, mais les circonstances l’obligent. Je me vois toujours contrainte à faire des ventes car les produits de base sont chers. C’est la théorie du fond de roulement, quoi!», a précisé Asmaa, une jeune femme rbati de 30 ans. Les femmes céramistes affirment qu’elles sont souvent confrontées à des difficultés diverses notamment les magasins qui vendent les produits de la céramique. Ces derniers sont comptés au bout des doigts. Et souvent, les céramistes se voient obligées de se déplacer très loin pour s’approvisionner. En plus, ces produits ne sont pas accessibles pour tous.
Par ailleurs, selon Mme Boterro, l’art de la céramique marocain est connu à travers le monde pour ses fameuses faïences coloriées agrémentées de dessins géométriques ou à influences tribales.
Chaque région a développé son propre style facilement identifiable d’une région à l’autre. Les poteries de Safi sont très colorées, étoilées parsemées de losanges alors que les poteries de Rabat-Salé sont plus sobres, décorées avec des fibules, des dessins berbères, et des arabesques. Quant aux poteries de Fès, elles sont époustouflantes par la diversité de leurs dessins géométriques, ou encore les fameuses poteries vertes de Tamgraoute dont les potiers gardent jalousement le secret.

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