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Ramadan : Avalanche des produits de contrebande

© D.R

Souk Casa Barata. Les Tangérois connaissent tous ce haut lieu de vente des produits de contrebande. Les commerces exposent, ici, différents produits de consommation, des appareils électroménagers ou des vêtements de toutes les tendances. Une marchandise dont plus de 60% proviennent de Sebta. Casa Barata connaît donc une grande affluence à la longueur de journée. Les clients sont attirés par des emballages étincelants, mais surtout par les prix bon marché. Pour la majorité des vendeurs de ces produits de contrebande, ce commerce ne rapporte plus autant qu’il y a quelques années. «Ils sont de plus en plus nombreux à s’adonner au commerce de ce type de produits. Une concurrence qui diminue la marge de bénéfice individuelle. Il y a aussi les saisies qui pèsent énormément. Il m’arrive de travailler une quinzaine de jours sans arrêt pour pouvoir récupérer la valeur de ma marchandise saisie aux points de contrôle douanier», confie Atik, vendeur de produits cosmétiques, de montres et de portables au Souk de Casa Barata.
Fendak Chejra, en deuxième position sur la liste de ce commerce de contrebande, est envahi par les produits alimentaires et cosmétiques. Ce grand souk est de plus en plus fréquenté par des petits contrebandiers qui viennent faire le tour des commerçants de la place pour écouler leur marchandise. Comme c’est le cas de Abdeslam, originaire d’Ibn Hassan. Trentenaire, père d’une petite fille, il vient trois fois par semaine à Fendak Chejra pour vendre des produits alimentaires à ses clients : «Je ne dépasse pas le budget de 1.000 DH pour acheter de la marchandise de Fnidak et la vendre ensuite à mes clients établis dans ce souk. Mais, plusieurs fois, les douaniers m’ont saisi mes sacs remplis de produits alimentaires au point de contrôle de Bab Sebta ou sur la route, lorsque je prenais l’autocar pour aller à Tanger».
Les produits de contrebande, on les voit partout. Les articles vestimentaires envahissent les étalages des kissariat de la rue de Mexique et dans les magasins du boulevard Pasteur. Les différents types des produits de contrebande envahissent de même les étalages des souks et marchés, bref tous les lieux de commerce. Mais les vendeurs de ces produits s’approvisionnent différemment. Certains courent le risque de se rendre jusqu’à Sebta pour l’achat de la marchandise. Tandis que d’autres préfèrent en acheter à d’autres contrebandiers pour éviter le voyage/ aventure et de peur de se faire saisir leurs biens. Parmi ces petits contrebandiers, il y a certaines femmes qui pratiquent ce commerce depuis plusieurs années. Elles sont ainsi arrivées à subvenir aux besoins de leurs familles. Mais elles sont une minorité par rapport aux hommes pratiquant ce commerce de contrebande. Pour l’acheminement de leur marchandise, ces femmes prennent des taxis ou autocars. «Les plus âgées sont connues des services de contrôle à Bab Sebta. Elles ont gagné la sympathie des agents qui leur reconnaissent leur courage. Elles sont devenues des visages familiers aussi bien pour les services de contrôle que pour les contrebandiers eux- mêmes. Elles ne subissent jamais le contrôle des services de frontière», indique Abdeslam.
Les effets vestimentaires, les friperies et les produits alimentaires constituent les plus grandes saisies par la douane. Et ce type de marchandises que les contrebandiers achètent souvent du marché noir. Les contrebandiers les plus célèbres effectuent leurs opérations en convoi de véhicules qu’ils ont l’habitude d’abandonner lorsqu’ils sont surpris par des barrages ou traqués par des éléments de contrôle.
La lutte contre le marché noir se resserre. La totalité de la valeur des marchandises saisies, en 2006, a dépassé 116 millions de dirhams contre 100 MDH en 2005, soit une augmentation de 16%. Alors que la valeur de la marchandise saisie, pour le premier semestre de 2007, est de 58 MDH, contre 52 MDH, à la même période de l’an dernier, soit une augmentation de 11,5%. Et la plupart de ceux qui pratiquent ce type d’activités ignore que la contrebande constitue un manque à gagner pour l’économie marocaine. Pour la lutte contre ce fléau, des points de contrôle sont dressés par des brigades de douane sur les routes nationales. Pour la région Tanger- Asilah, elle est couverte par les brigades de Tanger Auto, de Ksar Sghir, de Fnidak de Mediaq et de Bab Sebta. Le manque de contrôle est en effet la raison qui explique l’accroissement de ces produits dans les différents commerces. Pour le président de la Ligue de défense des consommateurs, Mohammed Mansour, ces produits constituent sans équivoque un danger pour les consommateurs. «Surtout que la plupart de ces produits sont périmés et la date de péremption affichée sur l’emballage est souvent falsifiée. Nous ne sommes pas autorisés à participer aux inspections officielles de contrôle pour les besoins de notre action associative. Par manque de moyens, notre action se limite dans l’organisation de campagnes de sensibilisation et de lutte contre le fléau de la contrebande. Nous émettons également des communiqués de prévention et de la lutte contre la contrebande», fait-il remarquer.

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