Un autocar qui tente de doubler une voiture et se retrouve face à une autre venant du sens inverse. La collision est inévitable et les dégâts humains qui en résultent ne laissent aucun insensible. Vous avez reconnu le spot que diffusent fréquemment les deux chaînes de télévision nationales. Le spot recommande la vigilance, la patience et la nécessité de réduire la vitesse. C’est qu’au mois de Ramadan, la prévention des accidents de la circulation redouble d’intensité, car les drames de la route connaissent un pic. En moyenne, les accidents de la circulation augmentent d’un peu plus de 20% au mois de Ramadan. Les services des urgences accueillent donc beaucoup plus de victimes de la circulation que d’habitude surtout en fin de journée. C’est à ce moment là que l’état de santé physique (baisse de la glycémie), mais aussi moral (nervosité) du conducteur arrive au point extrême.
Le conducteur sent alors ses forces le lâcher d’un coup parce que ses performances psychomotrices diminuent. Un état où le conducteur fait moins attention et a du mal à prendre le contrôle du véhicule. Ajoutez à cette baisse de vigilance, un état de somnolence et d’irritabilité dû au sevrage en matière d’excitants surtout la cigarette et le café auxquels une bonne partie des conducteurs est dépendante. Le cocktail de tous ces éléments est explosif. Cela donne tout simplement le non-respect du code de la route. Le conducteur n’a qu’une chose en tête : arriver le plus tôt possible à destination pour prendre son « F’tour » à l’heure qu’importe la vitesse et les panneaux de signalisation ou encore ces vies dont on a la responsabilité.
Les altérations physiques ne sont, en fait, perceptibles que durant les premiers jours du mois sacré. Au fur et à mesure que l’on s’habitue au mode de vie de Ramadan, ces altérations diminuent tout naturellement jusqu’à disparaître, d’après des études menées par la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan.
Il est donc capital d’être en bonne santé pour conduire et c’est l’une des priorités, à présent, du Maroc. Les chauffeurs d’autocars doivent désormais avoir un bon état de santé pour accomplir leurs tâches. Vigilance oblige ceux qui ont un parcours de plus de 500 km doivent être secondés. Il y aura donc deux chauffeurs pour les itinéraires de très longue distance privant le conducteur de sommeil et de repos pendant des heures et des heures. La somnolence et le manque de repos figurent, en effet, sur la liste des principales causes des accidents de la circulation concernant les autocars.
Si les conditions de travail et de santé de ces chauffeurs d’autocars s’améliorent, nul doute que les accidents de la circulation connaîtront une baisse. Mais les recommandations sont une chose et les appliquer c’en est une autre. L’éducation joue un rôle décisif dans ce cas là. En plus d’avoir un bon état de santé, il faut aussi avoir conscience de l’importance de sa responsabilité et cela vient tout simplement de la volonté.