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Sidi Belyout : Le saint protecteur de Casablanca

© D.R

Beaucoup de saints de la ville de Casablanca, à l’instar de Sidi Belyout, ont donné leur nom à de nombreux quartiers. L’histoire de ces personnages réels ou imaginaires a toujours été nourri par les croyances populaires des Marocains, pour qui le religieux est intimement lié aux culte des saints. Le sanctuaire Sidi Belyout se situe sur le boulevard Houphoët Boigny, ex-Bd Ahmed Al Hansali, au centre de la capitale économique. La légende populaire dit que tout individu ayant but l’eau qui coulait de sa fontaine bénie finit par y retourner une autre fois. Considéré comme le saint protecteur de Casablanca, Sidi Belyout qui aurait vécu durant l’époque des almohades était un pieu et vivait en communauté. Seulement, la médiocrité de son entourage le déçut et la déchéance humaine le poussa à s’exiler en forêt. Cet homme craignait plus d’être souillé par la décadence et les péchés humains, que d’être dévoré par les animaux sauvages qui vivaient dans la forêt. Au fil du temps, les animaux surtout les lions commencèrent à se familiariser avec son existence dans la jungle. Il y resta à prier et à psalmodier sans être touché par un animal. La légende affirme qu’il commença à avoir un pouvoir d’envoûtement sur les lions à tel point que ces derniers l’entouraient et le surveillaient la nuit, pendant son sommeil. Et durant la journée, ils l’aidaient à garder son cheptel de moutons et de chèvres tandis qu’il cousait ses habits ou  préparait la «Zammita», plat à base de grains d’orge, sa seule nourriture. Ainsi on le surnomma « Abou Loyoute », (Le père des lions ) en arabe. Toujours selon la légende, ces lions ne l’abandonnèrent jamais depuis le jour qu’il les rejoignit à la forêt.
Quand il devint aveugle, l’un d’eux se chargea de le conduire à travers la forêt. Ce lion ne l’abandonna pas également quand il rendit l’âme. À sa mort, ils auraient gardé sa dépouille jusqu’à son enterrement. Il le prit entre ses crocs, le tira jusqu’en dehors de la forêt, pas loin de l’entrée de la ville et commença à rugir pour attirer l’intention des gens. Il n’y retourna qu’après avoir remarqué les habitants qui vinrent s’attrouper autour du défunt. Ils l’enterrèrent là où se trouve aujourd’hui son mausolée au Bd Houphouët Boigny (ex : rue Ahmed Hansali) au centre-ville. Depuis, il se considéra comme le patron et le protecteur de la ville. À côté de la tombe de cet homme qui ne s’est jamais marié, les Casablancais commencèrent à enterrer leurs morts. Sa coupole ne fut construite qu’en 1881.
Cependant, en 1907, selon l’historien et archéologue Robert Letan, il fut lancé la construction d’un modeste tronçon de chemin de fer partant de la darse du port vers la route de Rabat. Seulement ce tronçon devait traverser le cimetière du mausolée Sidi Belyout. Ce qui provoqua l’ire des habitants de la Chaouia qui s’en opposèrent. Une opposition qui enflamma la ville. Résultat : sept ouvriers portugais et espagnols employés de la société Schneider sont morts. Un combat féroce commença. Et enfin, la gare Casa-Port se construisit au détriment de l’ancien cimetière de Sidi Belyout. Son périmètre, par conséquent, se réduisit. Aujourd’hui, le mausolée de Sidi Belyout vient d’être rénové. Il est visité par les Casablancais de souche qui viennent y trouver quiétude et soulagement.

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