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Sidi Boughaba : Une réserve écologique à préserver

© D.R

A quelques km de la plage de Mehdiya et à une dizaine de km au sud de la ville de Kénitra, se trouve l’un des plus beaux sites écologiques du Maroc. Il s’agit de la reserve de Sidi Boughaba. Cette réserve contient une grande diversité d’oiseaux dont la rareté fait la spécificité de ce site. Connue pour la richesse de sa biodiversité, la réserve naturelle de Sidi Boughaba constitue un maillon d’une chaîne naturelle d’une très grande richesse.
Ces atouts écologiques lui sont conférés par sa position géographique. En effet, la réserve de Sidi Boughaba se situe au milieu de l’axe migratoire paléobotanique : Europe-Afrique subsaharienne. Pour cette même raison, ce site constitue une halte pour une grande variété d’oiseaux.
Plus de 205 espèces d’oiseaux ont été observées dans la réserve, 137 sont notées régulièrement, dont 37 sont sédentaires. Il s’agit du canard Colvert, de la sarcelle marbrée, de la foulque à crête, et du Hibou du Cap. La plupart des espèces migratrices transitant par le Maroc font escale dans la réserve et certaines d’entre elles en profitent pour y passer la saison estivale ou pour y hiverner. On constate donc l’existence d’une extraordinaire biodiversité dans la réserve de Sidi Boughaba. En dehors de sa remarquable avifaune, la végétation compte plus de 210 espèces terrestres spontanées telles-que l’oléastre, le lentisque, le rétame et le genévrier rouge.
Cet arbre est le dernier témoin de la végétation naturelle et luxuriante qui couvrait autrefois la côte atlantique marocaine. La réserve de Sidi Boughaba est constitueé d’une forêt naturelle mais aussi et surtout d’un lac. La surface totale de la réserve est de 650 ha dont 450 sont couverts par la forêt et 200 occupés par le lac. La profondeur du lac se situe entre 0,5 et 2,5 mètres. Cette profondeur varie selon les saisons et en fonction de la pluviométrie. Le lac de Sidi Boughaba est alimenté essentiellement par une nappe phréatique considérée par les spécialistes comme la dernière étendue d’eau douce de la côte nord-ouest marocaine.
La richesse faunistique et floristique de la réserve de Sidi Boughaba constitue un atout écologique et touristique d’une très grande importance.
Conformément aux dispositions du Dahir relatif aux délimitations du domaine forestier, il est strictement interdit de construire sur ce site naturel. Il a longtemps résisté aux aléas climatiques, cependant son équilibre écologique est menacé par l’avancée du béton. Il commence déjà à être assiégé par des propriétés privées et autres édifices publics. Certains spécialistes affirment qu’il est indispensable de mettre en place une ceinture naturelle séparant l’espace urbanistique et l’espace écologique. La sauvegarde de ce joyau naturel est une responsabilité collective.
Il est important de sensibiliser les citoyens à l’importance de préserver ce site. Un travail important doit être réalisé par la société civile pour la sensibilisation. C’est dans ce cadre, que le centre d’éducation environnementale a été crée au milieu de la réserve de Sidi Boughaba. Ce centre joue le rôle de sensibilisateur. Il a pour principal objectif de permettre à la réserve de Sidi Boughaba de remplir son rôle récréatif, sans toutefois porter atteinte à son biotope.
C’est à dire éviter de dégrader la forêt. Pour que les visiteurs ne nuisent pas à la reserve ils doivent tout d’abord avoir conscience du rôle primordial de la forêt pour la vie humaine. Aussi, le centre d’éducation environnementale (CNEE) a pour objectif de développer un programme éducatif déstiné aux groupes scolaires qui viennent visiter la réserve. En effet, Le CNEE reçoit quotidiennement du lundi au vendredi des groupes scolaires selon un planning. Ce dernier est arrêté en commun accord avec les représentants provinciaux les plus proches du ministère de l’Education nationale. Pour donner plus de goût à la promenade des groupes scolaires, le programme des activités comprend une visite guidée de la réserve, des activités pratiques sur l’exploration de la vie aquatique. Sans oublier bien sur, la visite guidée d’une exposition permanente qui se trouve à l’intérieur du centre. Cette exposition renseigne le public sur la vie des espèces habitants la réserve. Les visiteurs peuvent également en profiter pour observer les oiseaux. Une hutte en bois installée au bord du lac permet aux personnes passionnées par l’avifaune d’observer les oiseaux avec des longues vues mises à leurs dispositions. Dans une des salles du centre, un programme sur l‘éducation environnementale a été conçu et préparé pour les groupes scolaires. Tout cela se passe d’une manière très interactive et ludique. Il ne s’agit pas de cours théoriques sur la vie de la faune et de la flore mais c’est plutôt une découverte très enrichissante, sous forme de jeux.
En moyenne, par an : 5.000 élèves et 500 enseignants bénéficient des activités du centre. Tout cela se passe dans un esprit de découverte de connaissance dans le but de préserver la nature. Mais cela ne peut se faire qu’en prenant conscience du rôle de la forêt et de ses fonctions. Les sorties du public dans les forêts suburbaines semblent êtres dictées davantage par le désir de fuire la ville que par celui de connaître la forêt.
Ceci peut expliquer le comportement vandale de certains promeneurs. Mais ce comportement se justifie surtout par l’ignorance de l’importance de la forêt. Celle- ci a aussi des bienfaits sur la santé. Ces derniers sont des facteurs de guérison pour divers troubles fonctionnels, c’est ce qu’on appelle la sylvothérapie.
Plus qu’un simple site, c’est une richesse à préserver. Elle contient une diversité extraordinaire. Jusqu’à présent certaines espèces d’oiseaux qui ont disparu au niveau internationale, continuent de subsister dans cette réserve. Il s’agit ici de la sarcelle marbrée. Détente, découvertes et connaissance, ce triple atout fait de Sidi Boughaba un site qui vaut le détour.

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