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Sidi Chamharouch : Le saint du Toubkal

© D.R

La ville de Marrakech est certes célèbre, mais son arrière-pays reste méconnu. Seule une poignée des adeptes du tourisme écologique et du tourisme spirituel a pris goût à ses richesses. Dans un paysage de haute montagne, le jbel Toubkal est le joyau du Haut Atlas.
Culminant à 4.165 m d’altitude, cette montagne est de plus en plus désirée. Elle accueille, bon an mal an, une moyenne de 35.000 visiteurs tous les ans. Les Français arrivent en tête du peloton des alpinistes voulant remporter le sacre du point culminant du Maroc.
Dans la course vers le sommet de Toubkal, ce sont les Marocains qui occupent la seconde place. Mais le chemin des autochtones s’arrête, quant à lui, chez le saint des saints : Sidi Chamharouch. Les ascensionnistes nationaux abandonnent la course pour quémander la baraka du saint duToubkal, ce mythique marabout qui n’est pourtant pas en odeur de sainteté pour les touristes étrangers.
Ces derniers y viennent uniquement pour faire du tourisme écologique, et les plus sportifs d’entre eux pour toucher le sommet de la montagne de Toubkal.
Avec une biodiversité changeant avec le degré d’altitude, l’exposition au soleil et la saison, le dépaysement est garanti. Dans le Haut Atlas, la randonnée pédestre se pratique toute l’année. Les grands routiers de Toubkal conseillent une période idéale pour ce sport s’étalant du mois d’avril au mois d’octobre. La randonnée à Ski ou sur le dos des mulets est pratiquée, quant à elle, sur la période allant du mois de février à la fin du mois d’avril. Escalade, ski, ou randonnée ne sont en aucun cas le motif de la visite des Marocains au plus grand sommet d’Afrique du Nord. En marge de l’écotourisme, un tourisme spirituel est développé par les autochtones.
Perché sur la montagne de Toubkal, Sidi Chamharouch séduit des pèlerins des quatre coins du Maroc. À la surprise générale, le sacro-saint n’est pas du tout un saint. Sidi Chamharouch n’est en fait qu’une roche peinte en blanc qui se confond pendant l’hiver avec la neige. Le mythe s’est entretenu au fil des années, grâce au positionnement de ce marabout sur la montagne de Toubkal et ses vertus tant répandues par les montagnards.
Sidi Chamharouch est réputé pour son pouvoir de guérir la stérilité féminine et les rhumatismes, mais les maladies spirituelles constituent la grande spécialité de ce saint. Le lieu de pèlerinage est gardé par la tribu des Aît Mizane et sa visite est interdite aux non musulmans. Le séjour des pèlerins dure entre une journée et une semaine avec comme haute saison la période estivale et la fête d’Achoura. La célébrité de Sidi Chamharouch précède même la fondation du Parc national de Toubkal. Ce dernier a été créé en 1942, alors que le saint a commencé par drainer des pèlerins depuis le début du 20 siècle. La majorité des Marocains qui escaladent la montage ne sait pas qu’elle franchit le territoire du Parc national de Toubkal.
Après 62 ans d’existence, Sidi Chamharouch continue à lui voler la vedette. Le parc s’étend en effet sur une superficie totale de 100.000, dont 32.000 en zone centrale et 62 000 ha en zone périphérique. Il renferme une population faunistique riche et diversifiée. Le joyau de la faune de Toubkal est le mouflon à manchette. La flore reste dominée par le genévrier rouge, le thuya et le genévrier thuriféraire.
Si l’écotourisme, supplanté par le balnéaire, souffre de manque de compagne publicitaire, le tourisme spirituel est au beau fixe.
La promotion de ce produit est des moins chères. Elle se fait par oui-dire, et fait vivre les montagnards de Toubkal. C’est la baraka de Sidi Chamharouch ! Le tourisme écologique est donc une nouvelle niche pour développer ce secteur. La région d’Imlil et de Tazaghart est connue par les skieurs étrangers. Le ski dans ce paysage est plus qu’un sport de montagne, c’est aussi une occasion pour la découverte de beaux paysages et une nouvelle culture. «Faire le Toubkal» c’est aussi rencontrer la population berbère sédentaire, qui trouve toujours, en la montagne, un lieu de vie durable. L’arrière-pays de Marrakech offre également de très belles descentes, des pentes, des combes, et des crêtes enneigées. Les randonneurs skieurs font un parcours magnifique qui allie soleil, neige et montagne dans un paysage impressionnant.
L’ascension de la montagne de Toubkal est souvent précédée par celle de l’ Oukaimeden, 3.200m. Le parcours le plus prisé commence par une visite à cette montagne. La nuit se passe le plus souvent sous des tentes bédouines. Le décente se fait en marche vers la région de Tachdirte et d’Aremd. Ce dernier village mène les alpinistes vers l’incontournable Sidi Chamharouch. Une pause de bénédiction et ils continuent la montée vers un refuge à 3.200 m pour y passer la nuit. Le mont Toubkal n’est atteint qu’après quatre heures de marche, si les conditions climatiques sont favorables. Le voyage se termine en apothéose au sommet de Toubkal. L’alpiniste se trouve alors devant un splendide panorama sur la ville de Marrakech et sur le désert du sud marocain… Une montagne au milieu du désert !

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