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Sondage : Il faut livrer les noms des tortionnaires

Les Marocains ont pu suivre, avec émotion et compassion, les témoignages des victimes des années de plomb, lors des séances d’auditions publiques de Rabat. Des moments forts durant lesquels la parole a été donnée à ceux qui ont dû souffrir lors de divers événements douloureux de l’Histoire du Maroc. S’inscrivant dans l’accompagnement de cette première, le sondage réalisé par ALM sur notre site Web aura permis aux internautes de se prononcer sur l’un des volets de la question. Que pensent-ils quant à la recommandation de l’Instance Equité et Réconciliation pour que les témoins des années de plomb ne livrent pas les noms de leurs éventuels tortionnaires ?
L’écrasante majorité des votants, c’est-à-dire à hauteur de 54,2% sur les 408 suffrages, pensent que cette mesure est injustifiable. Un avis qui se respecte et qui, vraisemblablement, a été influencé par la forte émotion qui se dégageait des témoignages. Aussi, lorsque l’on est épris de justice, l’on ne peut avoir qu’un avis similaire.
Toujours est-il qu’une autre lecture de cette décision, celle de ne pas divulguer l’identité des éventuels tortionnaires, permet de se faire une tout autre vision de la chose. Nous y reviendrons.
En seconde position, les internautes qui estiment que le fait de ne pas livrer les noms des éventuels tortionnaires est «un acte qui escamote un peu la vérité» représentent 26,5 des votants. Ainsi, il aurait été judicieux d’aller un peu plus loin car, selon eux, la vérité a été conséquemment amputée. Épris de vérité, ils le sont sans discussion. Leur avis, également, est un avis qui se vaut, mais qui peut très bien être éclairé de façon à voir au-delà. Nous y reviendrons également. Enfin, la minorité des internautes ayant participé à notre sondage, soit 19,4%, qualifient la recommandation de l’IER de « décision judicieuse ». Il est à considérer, sans pour autant léser les internautes ayant fait d’autres choix, que cette petite minorité dispose d’une vision assez large. Car celle-ci ne voit pas en ces séances d’auditions une démarche judiciaire. Chose qui est tout à fait vraie.
Ces séances qui se sont, désormais, adjugé leur place dans l’Histoire du Maroc, n’ont pas comme optique de punir les responsables des atrocités qui ont été commises. L’objectif est de tourner la page et de précéder à une lecture de l’Histoire. Un exercice dont les vertus sont incommensurables pour les victimes. Pour sa part, l’IER estime, à juste titre d’ailleurs, que citer des noms aurait machinalement impliqué le devoir d’écouter ce que ces responsables ont à dire, pour leur défense. L’on se retrouverait alors dans un feuilleton à tiroir et à rallonge, d’accusations et de contre-accusations. En d’autres termes, l’objectif assigné au départ aurait été raté, car on aurait remué le couteau dans la plaie et, à défaut de faire du bien à ceux qui ont souffert, on se retrouverait en train de faire l’inverse.

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