Si pour les personnes saines, le jeûne ne représente aucun risque, pour celles, qui souffrent de maladies, il peut entraîner, parfois, des complications. Des pathologies asthmatiques, par exemple, ou encore psychiatriques sont aggravées. Il ne serait pas aussi risqué de jeûner, si la prise en charge est bien adaptée au traitement et aux modifications que suppose ce mois de jeûne. Il convient donc de consulter son médecin avant de se lancer dans le jeûne et de priver son corps des médicaments dont il a besoin.
A titre préventif, la consultation du médecin est également indispensable pendant et après le Ramadan. Il faudra lui préciser comment s’est déroulé le Ramadan antérieur afin qu’il puisse mesurer ses répercussions sur votre état de santé. Ainsi, le médecin procédera à des aménagements thérapeutiques lorsqu’il jugera que l’état de santé peut supporter sans problème le jeûne. Les prises d’antidiabétiques oraux sont alors inversées et les injections d’insuline (pour les insulinodépendants) retardées jusqu’à la rupture du jeûne.
Oui, mais prescription ou pas, certains malades n’en font qu’à leur tête. Ils ne prennent pas leurs médicaments au bon moment et refusent de s’alimenter. Dans les hôpitaux, ces cas ne sont pas rares et les médecins se voient obligés d’intervenir à chaque fois qu’il y a problème. C’est surtout les diabétiques qui risquent beaucoup en jeûnant. Car, en se privant de nourriture, ils se retrouvent fatalement face à de graves chutes de glycémie (hypoglycémie).
Selon des études cliniques, les diabétiques de type 1 et 2 ont respectivement 4,7 et 7,5 fois plus de risque d’hypoglycémie et 3 et 5 fois plus de risque d’hyperglycémie sévère nécessitant une hospitalisation durant le Ramadan. Les personnes souffrant de diabète, mais aussi d’arthrite, d’ulcère digestif, de pathologies rénales, hépatiques ou encore cardio vasculaires sont les plus concernées par les risques que représente le jeûne. Il ne faut oublier que ce dernier entraîne une déshydratation et une baisse d’insuline, donc de glycémie qui fournit l’énergie à l’organisme.
Ceux qui doivent subir une opération chirurgicale ou sont soumis à une perfusion sont, bien entendu, dispensés de l’épreuve du jeûne.
En cas de grossesse ou d’allaitement, le jeûne n’est pas toujours conseillé. Même si les conséquences du jeûne dans ces cas précis ne sont pas déterminées, les observations s’accordent à interdire le jeûne en raison de la déshydratation qu’il entraîne et qui se trouve accentuée par l’allaitement.
Prévention oblige, quelle que soit la personne, il faut toujours faire attention à sa santé.
Cela veut dire qu’il faut s’hydrater dès la rupture du jeûne (1,5 litre d’eau) et jusqu’à la reprise du jeûne, éviter les excès en sucres rapides et lipides et manger des sucres lents au repas qui précède l’aube.
Les médecins insistent sur la nécessité d’individualiser les soins selon chaque cas et de surveiller le taux de glycémie.
Lorsque celui-ci est inférieur à 0,7, il faut immédiatement rompre le jeûne. C’est une question de vie et non plus de foi!