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Taoufik Izeddiou, un chorégraphe avant-gardiste

© D.R

Le chorégraphe et pédagogue originaire de Marrakech, Taoufik Izeddiou était, lundi 28 juillet, l’invité de l’émission  Tendance jeune  co-animé par Hicham Lazrek de Radio Chaîne Inter et Laila Zerrour du quotidien «Aujourd’hui Le Maroc». Ce  jeune danseur  s’est fait un nom à l’échelle internationale grâce à un style unique de danse contemporaine. «Je suis à la recherche d’un style universel inspiré de toutes les danses du monde : marocaine, africaine, vaudou, brésilienne, japonaise…Je m’inspire également de la danse classique. J’essaie de chercher une nouvelle interprétation de la danse. Je ne veux pas passer à l’étranger pour quelqu’un qui n’a pas de particularité et au Maroc pour un étranger», déclare Taoufik. Diplômé en architecture, il laisse tomber cette profession pour son unique passion : la danse. «Ma formation en architecture m’aide énormément dans l’écriture de mes chorégraphies : le rapport à l’espace, les couleurs… Dans mon travail, il y a beaucoup de lignes, de cercles», souligne-t-il. Taoufik pratique la danse jazz et contemporaine depuis 1995. 
Il découvre cette passion pour la danse grâce à sa rencontre avec un artiste américain. «A l’époque,je faisais beaucoup de théâtre. J’ai découvert la danse par hasard grâce à la rencontre avec un professeur américain de danse qui m’a invité à prendre des cours et à rejoindre sa compagnie.Il faut dire qu’au départ, je n’étais pas très tenté. Je refusais de me déplacer jusqu’à  l’institut français de Marrakech car c’était assez loin», raconte t-il avec le sourire. Sa rencontre avec Bernardo Montet en novembre 2000 à l’Institut français dans le cadre d’un stage pour les danseurs marocains sera déterminante pour sa carrière. Cette rencontre s’est faite à une période un peu difficile où Taoufik comme bon nombre de jeunes Marocains voulait rejoindre l’Hexagone. «Bernardo  m’a transmis Danse Nord, un solo de Susane Buirge, une grande chorégraphe américaine. J’ai fait plusieurs tournées notamment au Maroc, en Tunisie et en France», dit-il. En 2002, il rejoint la compagnie Mawgerite à Brest et devient danseur permanent au Centre chorégraphique national de Tours. Pour Bernardo Montet, Taoufik a  «une écriture très singulière, pleine d’énergie et parfois même violente. Il y a dans son travail une écriture assez critique sur la société dans laquelle il vit. Il revendique très fort la place du Monde arabe dans le développement». En 2001, Taoufik Izeddiou crée avec deux danseurs marocains, Bouchra Ouizguen et Saïd Aït El Moumen «Anania», la première compagnie marocaine de danse contemporaine. Cette compagnie est une équipe d’artistes, danseurs et chorégraphes, qui mènent chacun dans l’association leurs projets de création et participent ensemble à la transformation du paysage. C’est à l’Institut français de Marrakech qu’il rencontre Bouchra. «C’est une grande artiste. C’est une femme qui a donné énormément pour la danse contemporaine au Maroc. L’idée de créer une compagnie était logique  après avoir constater que les danseurs marocains travaillaient en soliste. C’est alors que m’est venu l’idée de monter une pièce de groupe. J’ai proposé le projet aux autres artistes et j’ai réalisé  la chorégraphie «Fina Kenti». Par la suite, il a fallu former les danseurs et trouver un public», affirme-t-il. Deux ans plus tard, il devient directeur artistique de ce qu’il appelle «Al Mokhtabar» (le laboratoire), une première formation régulière gratuite à la danse contemporaine  auprès de 150 jeunes à l’Institut français de Marrakech. Difficile de dresser le portrait de Taoufik Izeddiou sans parler du festival «On marche» à Marrakech. Lancé en 2005, cet événement qui  est actuellement à sa 5ème  édition constitue le seul festival de danse contemporaine au Maroc. Cette manifestation a pour objectif  d’offrir aux compagnies de danse marocaines une plate-forme internationale où ils peuvent dévoiler leurs créations ainsi que de vulgariser la pratique de cette danse et de la dévoiler au public marocain. Sur le plan professionnel, Taoufik est quelqu’un de très strict. Malgré son sérieux, son plus grand défaut est son manque de ponctualité. Il arrive toujours en retard à ses rendez-vous. Son sens de la créativité le conduira à développer deux concepts «Danse F’lappart» et «Danse contre nourriture». «Danse F’lappart  est un concept de la compagnie Anania alors que le second est mon propre concept.Ce concept permet aux artistes de s’interroger sur le manque d’espace dédié à la création. Il n’y a pas au Maroc de lieux pour la danse contemporaine. Du coup, nous sommes 12 danseurs à travailler dans un appartement de 9 m2. Pour ne pas déranger les voisins, on s’est retrouvé à faire du cri de corps», explique-t-il avant d’ajouter «Pour ce qui est du second concept, un jour  j’avais  lu dans un magazine un article sur le programme  pétrole contre nourriture, c’est alors que j’ai lancé danse contre nourriture. Ce concept est adressé à toutes les familles qui souhaitent recevoir un spectacle chez elles.On demande à la famille de préparer une scène, d’inviter des gens. Autrement dit, ce sont les gens qui nous reçoivent chez eux qui  deviennent l’organisateur de l’évènement. On danse, ensuite on mange en parlant d’art. C’est une manière d’initier les gens à l’art .C’est un concept qui marche très bien. Certains de mes amis veulent infiltrer ce concept en Amérique latine notamment au Brésil, au Chili». Cela fait 6 ans que Taoufik Izeddiou travaille d’arrache-pied pour mettre en place le premier lieu public de danse contemporaine. A bon entendeur salut.

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