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Tarik Batma : «Pour moi, la musique n’est pas un privilège»

© D.R

ALM : Quinze ans dans la scène musicale marocaine, et 3 albums à votre actif. Pouvez-vous nous en parlez ?
Tarik Batma :
J’ai commencé ma carrière musicale en 1993, dans le conservatoire municipale. J’ai couronné ce cursus avec un premier album « Casablanca ». En 1999, j’ai signé un contrat de trois ans avec une maison de production. Durant cette période, j’ai réalisé deux albums.
Le premier « Sahra Bladi », en 2000. Dans cet album, j’ai exprimé mon point de vue sur une cause considérée comme la première des préoccupations nationales. En 2002, j’ai réalisé un second album : Char kbir (Grand Mal). Et depuis quatre ans, je travaille sur un nouvel album de 10 tubes.
J’enregistre actuellement ma nouvelle chanson «Mask lil». Même si d’autres chansons l’ont précédé au niveau des paroles et de la composition, j’ai fait le choix de  commencer l’enregistrement par cette chanson.
En même temps je collabore avec Khansa pour la composition de son denier album « Parano ».
Comment définissez-vous votre style musical et le choix de vos chansons ?
Je fais de la «fusion» c’est à dire un mélange de rythmes traditionnels marocains, de textes en arabe dialectal en utilisant des instruments et rythmes des autres musiques du monde. Deux thèmes imprègnent mes chansons, à savoir la paix et l’amour. On trouve également des reprises dans mes albums, notamment «Bent zina» de Mesnaoua et «Ayoumi» de Lemchaheb. Je compte faire une reprise d’El Ghiwane. J’attendrais l’occasion propice pour faire une reprise qui sort du lot.  

Jusqu’à quel point votre entourage familial vous a-t-il influencé ?

J’ai grandi dans une famille d’artistes reconnus. Mon père n’est autre que Mohamed Batma du groupe Lemchaheb, mon oncle Larbi de Nass El Ghiwane. Ma mère, Beyrouk Saida, chante aussi au sein du groupe Lemchaheb. Je suis également le neveu de Rachid Batma, fondateur du groupe Mesnaoua, actuellement membre du Groupe Nass El Ghiwane en companie de Hamid Batma. Sans oublier bien sûr ma sœur Khansa. Je suis chanceux d’avoir une telle famille. Cela m’a permis d’avoir une plus grande sensibilité. Toutefois, je ne considère pas la musique comme un privilège. Faire de la musique est tout ce qui est normal pour moi.

Avez-vous l’intention de faire un vidéo-clip ?
Aujourd’hui les vidéo-clips jouent un grand rôle pour la promotion du chanteur et de sa chanson. Malheureusement au Maroc, plusieurs contraintes s’imposent et limitent les ambitions des artistes, et les poussent à un état de «dépression artistique».
Premièrement, l’éternel problème financier. Car sans une grande maison de production à ses cotés, le chanteur ne pourra faire un vidéo-clip d’une bonne qualité. Ensuite, vient le problème de la distribution. Il nous faut impérativement des points de vente autres que celles des grandes surfaces. Des points de vente spécialisés où on trouve de la musique. L’autre problème, et non des moindres, est lié aux festivals. Le chanteur marocain se sent non valorisé, lorsqu’on fait appel à des artistes étrangers avec des montants exorbitants.

Dernièrement, le support médiatique national s’est doté d’une nouvelle chaine dédiée spécialement au cinéma «Aflam TV». Vous ne croyez pas que la création d’une chaîne musicale s’impose?
Sans aucun doute cela apportera un plus à la chanson marocaine. Mais il ne faut pas tomber dans le piège. Si jamais cette idée est développée, il faudra penser à faire deux chaînes. Une dédiée à « la musique classique marocaine », et l’ autre pour la nouvelle scène.

Est-ce que le cinéma vous tente ?

C’est difficile de donner une autre image de soi dans le 7ème art. Je crois, même si je ne suis pas un grand spécialiste dans ce domaine, qu’ au Maroc nous avons un problème de scénario.
J’étais appelé à participer dans quelques réalisations. Mais j’ai dû refuser ces offres. Je ne veux pas m’aventurer et incarner des rôles qui peuvent détruire l’image que j’ai construite et qui m’a fait valoir le respect et l’amour de mon public.

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