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Tout un marché se prépare

© D.R

Les préparatifs du mois de Ramadan vont bon train. L’ambiance  s’est déjà installée dans les grandes artères de Casablanca. Les familles marocaines se ruent de plus en plus vers les commerces des quartiers  Derb Soltan, Derb Omar et Derb Ghallef. Un rituel qui se maintient d’année en année.  Les curieux sont au premier rang pour découvrir la nouvelle tarification. À l’honneur de ce rendez-vous religieux : les denrées et la pâtisserie traditionnelle. «Comme vous pouvez le remarquer, nous proposons les mêmes produits durant toute l’année, et pourtant ce n’est que durant la période des préparatifs du Ramadan que nous réalisons un important chiffre d’affaires», affirme Hajj Ahmed «Lamine» des commerçants dans un marché populaire à Casablanca. Ce constat confirme l’engouement que portent les Marocains pour ce mois sacré. «Il nous est indispensable de ne pas venir nous approvisionner dès qu’approche le mois de Ramadan. C’est une habitude que nous avons héritée de nos ancêtres», déclare Naima, une femme au foyer. Naima n’est pas la seule à adopter cette habitude, Laila, une cliente, dévoile à ALM : «J’ai profité  de mon temps libre pour venir faire un saut à Derb Omar. C’est une occasion pour avoir une idée sur les prix mais aussi pour acheter un «Barouk» de cette période que tout musulman attend impatiemment».  Un «Barouk» ou ce qui est communément appelé  le «fal», est un petit souvenir que chaque famille marocaine acquière lors d’un événement religieux. En guise de souvenir, les bols (zlayef) ainsi que les cuillères en bois (mgharef) sont les plus convoités. Ces petits ustensiles sont  à la portée de chaque bourse. «Pour répondre aux besoins de notre clientèle, nous avons fixé les prix entre 5 à 8 DH la pièce», nous dévoile Rachid un vendeur ambulant à Derb Sultan. Certes, les accessoires de cuisine sont indispensables. Cependant, les produits alimentaires les plus variés et succulents ont tout aussi la cote en ce mois de jeûne. Les tarifs restent le plus grand souci des Marocains. En hausse ou en baisse, tout dépend de la conjoncture économique. Tenant compte de la récession actuelle, plusieurs personnes spéculent la flambée des prix.
Pour s’en assurer, la circonstance vaut le détour. Destination les trois artères populaires de la métropole économique. A Derb Soltan, Derb Ghallef comme à Derb Omar, les vendeurs semblent avoir convenu le même tarif. Les denrées de grande consommation (tels que les dattes, pois chiche, lentilles ou autres) oscillent entre 9 à 80 DH le kilo. «Les prix varient selon la nature des produits», indique Omar assistant vendeur. En effet, chaque article a sa spécificité. Le prix des amandes, à titre d’exemple, varie entre 40 DH et 60 DH le kilo.
Selon Omar,  les prix ont baissé par rapport à la saison dernière. Cette baisse est estimée de 5 à 20 DH. Pour comparer, les amandes ont été commercialisées l’année dernière entre 55 et 80 DH le kilo», a indiqué le même commerçant. Ramadan est le mois de «Harira» par excellence, donc les pois chiche et lentilles ne sont pas en reste. «Cette année le prix des lentilles varie entre 9 DH et 12 DH le kilo, quant au prix de pois chiche, il varie entre 12 DH et 14 DH le kilo», indique Saïd, un grand commerçant. Pour accompagner notre soupe marocaine, les gâteaux, la «Chbakia» et les «Briwate», qu’ils soient salés ou sucrés sont indispensables.
«Le prix de chebakia varie entre 50 Dh et 100 DH le kilo», a confié un vendeur de chebakia à Derb Soltan. Certaines personnes ont d’autres préférences. «Je suis en contact avec une dame qui me prépare annuellement la chebakia à un pris raisonnable», nous dévoile Nora. Et de poursuivre: «Pour 150 DH, cette dame me prépare jusqu’à 5 kilos de ce délicieux gâteaux. Ainsi, je suis sûre de la qualité des ingrédients utilisés». Ce choix s’avère judicieux pour cette fonctionnaire. Faute de disponibilité, plusieurs femmes optent pour cette option. «Chaque année, plusieurs ménages sollicitent mon aide pour les préparatifs du Ramadan», affirme Amina cuisinière. Au fil du temps, Amina a pu acquérir une importante clientèle. Et ce grâce aux prix qu’elle offre. Outre chebakia, «Selou» impose à son tour sa présence dans les préparatifs du mois sacré du Ramadan à côté d’autres mets notamment la «Bastilla», «Mlaoui» , «Harcha», et d’autres. En effet, pour préparer ces plats garnis, grains de sésames, amandes  ou kakawette, farine, beurre, et autres épices traditionnels y sont associés. «Il est nécessaire de préparer «Selou» en ce mois de Ramadan car il contient des éléments fortifiants», indiqué Fatima, fonctionnaire et mère de deux enfants.
Le prix de ce dernier dans les «souks» peut atteindre jusqu’à 200 Dh le kilo. Par ailleurs, durant le Ramadan, plusieurs métiers saisonniers voient le jour. A titre d’exemple, nous citons ces femmes qui vendent «Rghaif», «Beghrir», «Rezat El Kadi», «Batbout» et d’autres «Chehiwates» et crêpes traditionnelles de toutes sortes, dédiées principalement aux femmes qui travaillent. Généralement les vendeuses se regroupent dans tous les marchés locaux et sur différentes rues. Elles se rassemblent avec leurs paniers et proposent de grandes quantités de leurs produits. Au-delà de ces achats, ce mois sacré revêt des dimensions spirituelles et humaines. Patience, persévérance, convivialité et partage sont les devises de ce mois.

Siham Jadraoui et Kawtar Tali

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