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Un navire du XVIIe renaît de ses cendres en France

La quille, l’étrave et l’étambot posés, un vaisseau, baptisé le Jean-Bart, prend forme sur le chantier école de Gravelines (Nord de la France), même si l’on reconnaît encore à peine l’un des fleurons de la marine de Louis XIV.
Le projet, mariant la construction navale, l’insertion et le tourisme au bord de la mer du Nord, avance lentement mais c’est le processus qui compte.
L’objectif est ambitieux: reconstruire à taille réelle un des bateaux de 1er rang du XVIIe siècle et «créer un foyer économique dynamique en s’appuyant sur le patrimoine maritime», explique à l’AFP Christian Cardin, le père du projet.
Un jour, le vaisseau fera 57 m de long, 12 m de haut, sera armé de 84 canons et deviendra «le clou du spectacle aux grandes manifestations du patrimoine maritime», assure cet ingénieur et plongeur d’archéologie sous-marine.
Inauguré en 2002, le projet s’étend sur 12 à 15 ans, coûte 12 millions d’euros et s’autofinance. «Si aujourd’hui un riche mécène nous propose de construire le vaisseau en Chine ou à Taiwan, aucun intérêt pour moi», martèle M. Cardin. Une vingtaine d’hommes travaillent sur le chantier, bénévoles et personnes en insertion, un programme qui a démarré en mars 2006 et qui donne au projet «une dimension extraordinaire»: «Ils apprennent tous les métiers du bois» tout en se «réintégrant dans le tissu social», s’enthousiasme-t-il.
«On a appris à se connaître. J’aime travailler en équipe, on fait beaucoup de travaux diversifiés», raconte Pascal Devillepoix, un ébéniste de 52 ans, en insertion.
Virgile David, un RMiste de 35 ans qui travaille sur le site depuis 18 mois espère que ce chantier sera pour lui «un tremplin» pour trouver un emploi.
Ce menuisier d’agencement «passionné par le bois» participe à la reconstitution des «techniques de l’époque» en travaillant notamment «sur des pièces de bois hors normes qui pèsent plusieurs tonnes».
Rester fidèle au XVIIe siècle est un défi, car la construction navale d’après des dessins n’a commencé à se développer qu’à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Seuls un document anonyme du XVIIe siècle connu sous le nom Album de Colbert et deux épaves découvertes par Christian Cardin dans les années 80 au large du port de Saint-Vaast-la-Hougue, dans la Manche, datant de la même époque, donnent une vague idée sur le savoir-faire passé du maître à l’apprenti.
Les passionnés d’histoire maritime commencent à s’aventurer sur ce site autour duquel s’esquisse un village artisanal et qui dispose d’un musée sur la construction navale et les corsaires.
«L’année dernière le site a accueilli 5.000 visiteurs, des gens qui viennent de plus en plus loin, beaucoup de Belges, d’Anglais», souligne M. Cardin qui compte à terme sur 400.000 touristes par an. Les Britanniques «ont une culture maritime formidable» mais «ici, ils (les Français, ndlr) ont tourné le dos à leur passé», affirme-t-il un brin amer à l’égard de ses compatriotes.
Le projet est financé notamment grâce aux cotisations des 2.000 membres actuels de l’association Tourville (http://www.tourville.asso.fr) dont les trois quarts ne sont jamais venus sur le site. La vente de produits dérivés et les visites participent aussi au financement.
Le vaisseau baptisé par ses concepteurs actuels du nom de Jean Bart, un corsaire emblématique que les Anglais n’ont pu battre à la course, devra rappeler la gloire maritime d’antan de la France, grande puissance maritime aux XVIIe et XVIIIe siècles.

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