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Une usine Renault s’est transformée en ruche artistique autogérée à Lyon

© D.R

Les 34.000 mètres carrés de la Friche RVI (Renault véhicules industriels) fourmillent d’ateliers, salles de répétition, espaces de stockage pour les décors, séparés par de minces cloisons en matériaux de récupération, qui évoluent au fil des besoins de chacun. Même en plein mois d’août, plusieurs dizaines d’artistes taillent, peignent, soudent, causent ou répètent. Derrière la façade classée de l’usine construite à partir de 1900, le son des pianos et des ponceuses a remplacé le fracas de l’atelier de réparation de bus et de camions, qui a cessé de fonctionner en 2000. «C’est le seul lieu de répétition à notre taille que nous ayons trouvé», indique Antoinette Lecampion, violoniste du Piano Ambulant, compagnie qui joue de la musique classique en extérieur, notamment en milieu rural: places de village, salle des fêtes, etc.
«Ici on peut garer notre caravane qui sert à la fois de remorque pour le piano et de scène une fois dépliée, et on peut répéter à l’abri, sur notre mini-scène, sans déranger personne», explique-t-elle. Plusieurs centaines de personnes travaillent chaque année à la Friche, dont près de la moitié vivent de leur art, alors que les autres exercent une profession parallèlement à leur activité artistique. «La Friche est un lieu de rencontre, où on échange, on se prête du matériel, on peut apprendre de nouvelles techniques. Mais c’est aussi une opportunité financière: je paie 35 euros par mois ici, contre 400 à 500 euros au moins pour un atelier loué dans le privé», ce que peu d’artistes peuvent se permettre, se félicite Thierry Chassagnac, sculpteur et ingénieur. «Si je n’avais pas mon atelier ici, je ne ferais pas ce que je fais: je sculpterais moins», ajoute M. Chassagnac, tout en donnant forme à un homme assis, grandeur nature. La Friche RVI est gérée depuis quatre ans par un collectif d’artistes mandatés par leurs pairs. L’usine, rachetée en 2002 par l’agglomération lyonnaise, a été prêtée successivement à plusieurs compagnies, dont certains artistes ont décidé de rester dans les lieux pour y travailler. L’occupation a été entérinée par un bail précaire signé entre la ville, qui cède les lieux gratuitement, et le collectif, qui s’engage à entretenir les lieux et organise l’alimentation en eau et électricité. Chaque artiste paie ses charges au collectif, et il est tenu de participer aux travaux de nettoyage des espaces communs – parking, grandes salles, espaces cuisines et toilettes. Mais le bail doit être révoqué en décembre 2009, date à laquelle la municipalité compte démarrer la construction d’une école maternelle, un parc, des locaux de formation, des logements et quelques ateliers d’artistes. «Nous proposerons d’autres endroits, des lieux en instance d’aménagement et disponibles pendant quelques années, voire éventuellement des lieux pérennes, aux artistes de la Friche qui présenteront des projets collectifs», assure Marc Villarubias, chargé de la coopération culturelle à la ville de Lyon.

 • Caroline Perrot (AFP)

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