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Visa d’études à l’étranger : Le parcours du combattant

La plupart des étudiants marocains tentent, à un moment de leur parcours estudiantin, la destination «Europe» pour y décrocher leur diplôme.
A priori, ce qui a l’air d’un réflexe ambitieux tourne vite au mélodrame lorsqu’il s’agit d’amasser les tas de paperasses demandées par les universités à l’étranger, et d’avoir à racler les fonds de tirelires pour les frais de pré inscription, les frais d’envoi de courrier, les déplacements, les légalisations…
Bémol. Postuler, ne veut pas forcément dire faire ses valises. Encore faut-il être accepté, et par l’université en question, et par les services qui sont censés délivrer les visas étudiants et autres papiers.
Pour ne prendre que le cas français (puisque la France est aux premières loges des destinations convoitées), signalons que la procédure de demande du visa étudiant est plus un parcours du combattant qu’autre chose. Pour les impatients ou les malchanceux, s’abstenir.
D’ailleurs, dans ce sens, l’Union nationale des étudiants de France, constatant que la situation devenait «inquiétante», comme elle l’a qualifiée, a effectué une tournée au Maghreb, entre le 21 et le 28 juillet dernier, pour se pencher sur les conditions d’octroi de visas aux étudiants étrangers voulant poursuivre leurs études en France. Il faut dire que le bilan de l’étape marocaine n’a pas été des moins sévères. Les représentants du syndicat ont qualifié leur impression de « saisissante » lorsqu’ils ont eu à visiter le Centre d’études de France (CEF) de Rabat.
«Une quinzaine d’étudiants venus de tout le Maroc assis sur un banc attendant patiemment de passer leur entretien… Au sein du bâtiment, l’accueil des étudiants est plutôt bon, mais la place et le personnel font manifestement défaut. L’entretien dure une trentaine de minutes, réalisé par des vacataires français et est facturé 80 euros. Il porte essentiellement sur le parcours de l’étudiant et ses motivations pour venir étudier en France. Au terme de l’entretien, l’avis du CEF (favorable, défavorable ou réservé) est ensuite remis à l’étudiant dans une enveloppe cachetée qu’il doit lui-même transmettre au consulat sans être autorisé à l’ouvrir… Suite à cette visite, nous avons eu une longue et instructive réunion de travail avec le Service de coopération culturel de l’ambassade dont dépend le CEF, la directrice de ce dernier, et un représentant du Consulat. A entendre l’ensemble de ces acteurs, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes: le CEF décerne un avis favorable à 80% des étudiants qui ont obtenu une inscription universitaire, et le consulat suit l’avis du CEF pour délivrer les visas», souligne l’UNEF dans son rapport de visite.
Cependant, sur l’autre facette du miroir, l’UNEF rapporte une toute autre version qui va à l’encontre des dires des responsables avec lesquels ils ont pris contact, et qu’ils ont qualifié de «schéma idyllique».
Le syndicat déclare qu’en réalité, «sur 100 étudiants ayant obtenu une inscription et ayant passé un entretien au CEF, seuls 50 à 60 obtiennent finalement un visa d’études».
Autrement dit, pour les étudiants, c’est le calvaire. En témoigne l’expérience de plusieurs d’entre eux. «J’ai passé plusieurs semaines à réunir tous les papiers qu’on m’avait demandés, et finalement, j’ai reçu le refus sur le ton d’un simple bonjour ! Je ne connais même pas la raison de ce refus», explique M.M.
Blocage et/ou difficultés, le résultat est le même.
D’où, le manque de ressources reste la raison qui motive le refus du consulat pour l’octroi du visa étudiant. En pratique, comme ce refus n’est accompagné d’aucun motif, il est difficile d’en déceler les raisons, car la discrétion est totale.
L’UNEF explique : «ce qui est certain, en revanche, c’est que même quand on obtient un visa au consulat de Rabat, c’est un véritable parcours du combattant : il faut prendre un rendez-vous deux mois à l’avance par Internet. Même les enseignants, les responsables d’universités et les chercheurs, ayant besoin d’un visa temporaire pour leurs activités d’enseignement et de recherche, s’en plaignent et sont de plus en plus réticents à se lancer dans ces procédures. Malgré les dénégations du consulat, il semble que la situation se soit dégradée depuis un ou deux ans».
De l’avis de nombreux observateurs, cette situation pourrait, à terme, nuire à l’attractivité de la France au regard d’autres pays plus souples vis-à-vis des universitaires (Canada, Italie, Espagne par exemple)».
Bon nombre de jeunes étudiants, interrogés à propos des difficultés d’obtention du visa étudiant, se demandent : «ce visa se situerait-il sur un point où le vecteur de recherche et d’échanges d’étudiants avec celui de la politique de gestion des flux migratoires, s’entrelacent?» .

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