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Agents de contrôle technique automobile: Des misères quotidiennes pour un salaire de misère…

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Voulez-vous savoir ce qu’endure un agent de visite technique au quotidien ? Imaginez que vous soyez obligé de travailler en dehors des 8 heures légales de travail et que vos journées deviennent 12 heures de labeur non-stop, y compris le samedi, et cela sans que vous ne puissiez protester d’aucune manière ?

Imaginez que pour toutes ces heures travaillées, vous ne percevez qu’un maigre salaire de 2.000 DH par mois, sans la moindre promesse ou perspective de réhabilitation de votre rémunération? Imaginez que vous soyez l’objet de pressions quotidiennes exercées par votre patron, qui vous demande de remplir obligatoirement un quota de visites techniques par jour, ce qui vous pousse souvent à contre-cœur à les bâcler, constituant ainsi un énorme danger pour la sécurité routière ?

Imaginez que vous soyez obligé de valider en votre nom des modifications illégales apportées au niveau des numéros de châssis de voitures, juste parce que votre patron l’exige et que, à côté, vous risquiez la prison pour complicité de fraude ? Imaginez que malgré toutes ces contraintes, vous ne soyez affilié ni à la CNSS, ni à la CIMR, ni à aucune forme de sécurité sociale ou assurance ? Face à cette situation, pour le moins déplorable et ubuesque, les agents du contrôle technique sont en train de se mobiliser massivement.
 
Un mémorandum déposé vendredi dernier auprès du ministère…

Vendredi 22 janvier dernier, les agents de contrôle technique ont adressé au ministère des transports et de l’équipement un mémorandum visant à faire connaître toute la précarité de leur situation, tout en demandant au ministère de tutelle de réagir à travers une série de réformes afin d’améliorer leur condition. «Le ministère, en la personne du ministre délégué Najib Boulif, a été parfaitement sensible à notre requête qu’il juge légitime. Il a promis d’en parler au ministre lui-même et de revenir dans un prochain temps avec les réformes qui s’imposent», assure Jamal Noukrachi, président de la coordination nationale des agents de visite technique. Et d’ajouter qu’en attendant, «la situation des agents techniques au Maroc suppose un cahier de charges similaire à ce qui se fait en Europe, mais sans les mêmes salaires ni les mêmes conditions de travail». Si Noukrachi a reconnu que beaucoup a été accompli au niveau de l’amélioration de la qualité de la visite technique, avec son informatisation notamment, ces efforts restent vains car l’agent de visite technique n’y trouve pas encore son compte, et de fait est forcé à fournir du travail approximatif, au détriment de la sécurité des citoyens.  
 
Plus d’agents de contrôle technique que de postes à pourvoir !

«Ce qui a engendré cette précarité ambiante, ce sont les mesures prises du temps du ministre Karim Ghellab, qui avait insisté pour multiplier les promotions d’agents techniques formés. Si bien qu’aujourd’hui on se retrouve avec plus d’agents de contrôle technique que de postes vacants pour les endiguer», déplore Noukrachi. Aujourd’hui, ils seraient environ 1.300 agents formés par l’Etat pour à peine 290 centres de visite technique disponibles sur l’ensemble du Royaume. Et ce n’est pas fini, chaque trimestre, une promotion de 54 nouveaux agents certifiés arrive sur le marché du travail ! Une situation qui a fait en sorte que les patrons des centres techniques ont revu à la baisse les salaires octroyés à cette catégorie de métier.

«Il y a quelques années, le salaire moyen délivré aux agents de contrôle technique était de 8.000 DH par mois, mais face à une explosion de l’offre et à une stagnation de la demande au niveau des centres de visite technique, ces rémunérations ont été revues radicalement à la baisse pour se situer aujourd’hui à une moyenne de 500 DH par semaine !», explique Noukrachi. Notons que le mémorandum adressé au ministère l’invite à mieux réguler les promotions des nouveaux agents de contrôle technique formés.

Il suggère également entre autres au ministère de trouver d’autres débouchés possibles pour les nouvelles recrues, de fixer les heures de travail à 8 heures par jour, d’affilier obligatoirement les agents à la CNSS et de vérifier les numéros de châssis des véhicules au niveau du service des mines et non dans les centres de visite technique afin de ne plus engager la responsabilité pénale des agents.

 

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