Audi A4 : Le regard qui tue

Le lancement de la nouvelle Audi A4 reste un événement bien au-delà de la cérémonie grandiose et mondaine dont il a fait l’objet la semaine dernière à Casablanca. D’abord, parce que ce modèle arrive sur le marché à un moment stratégique pour l’importateur de la marque aux anneaux. L’allusion est ici faite non pas au salon Auto-Expo qui se tiendra en mai prochain, mais plutôt aux vents ascendants qui soufflent en faveur de l’image d’Audi au Maroc. Un processus enclenché il y a bientôt deux ans depuis l’apparition du Q7 et qui s’est accéléré ces derniers temps avec l’arrivée d’autres nouveautés à forte identité sportive. On pense notamment aux coupés TT, A5 et R8, même si ce dernier ne figure pas sur le catalogue marocain. En d’autres termes, le marocain lambda sait aujourd’hui de quoi Audi est capable. Et c’est ce même postulat que la nouvelle A4 vient à son tour corroborer. Il n’y a qu’à voir ses lignes policées et son faciès ravageur. Dire de cette nouvelle A4 qu’elle est belle serait presque inadéquat. Elle est plutôt racée. Très racée même. On est ici en présence d’une berline qui respecte pleinement les fondamentaux du design Audi (profil bas, porte-à-faux courts, calandre verticale «single frame»…) et qui opère un réel changement avec sa devancière, mais tout en douceur et dans une certaine continuité. Point d’orgue esthétique de cette nouvelle A4 : ses projecteurs avant et leur bande serpentée de diodes électroluminescentes (utiles pour l’éclairage diurne). Un montage lumineux du plus bel effet, qui confère à cette allemande un regard ravageur. A son tour, la partie arrière ne manque pas de style. Ses feux dénotent une originalité manifeste, même s’ils ont été pratiquement repris au coupé A5. Car, une fois n’est pas coutume, c’est la berline A4 qui a été déclinée… de sa déclinaison coupé (l’A5) et non l’inverse.
Du coup, c’est toute la base technique du coupé A5 que l’A4 a repris, soit une nouvelle plate-forme, des trains roulants inédits et une transmission Quattro de dernière génération. Mais chez l’importateur marocain, cette dernière n’est associée qu’à une seule des quatre versions disponibles dans son catalogue à savoir, la 3.0 litres V6 TDI (240 ch/500 Nm). Le reste de la gamme compte le 3.2 FSI (265 ch/330 Nm), soit un autre V6 (mais essence cette fois), ainsi que deux tickets d’entrée : en essence, le 1.8 TFSI (160 ch/250 Nm) et en Diesel, le 2.0 l TDI (143 ch/320 Nm). «Tickets d’entrée», car ils rendent la nouvelle A4 accessible à un tarif gravitant autour des 400.000 DH (voir tableau). Notre premier – et bref – contact avec ce véhicule nous a fait découvrir un habitacle à la finition irréprochable, comme il est désormais d’accoutumée sur les Audi depuis bientôt une décennie. Quant aux configurations d’équipement, elles sont au nombre de trois packs : Ambiente, Avus et Prestige. Le premier, plutôt complet, intègre climatiseur électronique, jantes de 16 pouces, foison d’airbags (frontaux, latéraux et rideaux) et aides électroniques à la conduite (ABS, BAS, EDS, ASR, ESP). Le pack Avus ajoute notamment la sellerie cuir, le régulateur de vitesse et le capteur de pluie, tandis que la finition Prestige a l’apanage de quelques gadgets supplémentaires tels que les phares au xénon, le radar de recul, le chargeur 6 CD ou encore le réglage électrique du support lombaires des sièges avant.
De quoi vraiment plaire à la clientèle ciblée et qui est plutôt aisée. Et en parlant de ce profil de clientèle, savez-vous comment ces gens-là mesurent la capacité du coffre de leurs voitures ? En sacs de golf ! Et avec ses 480 litres, celui (le coffre) de la nouvelle A4 peut aisément en accueillir deux. Pour autant, ses 4,70 m de long profitent également à son habitabilité arrière bien plus généreuse que par le passé. Bref, avec autant de qualités, la nouvelle familiale d’Audi a de quoi lorgner non seulement ses rivales de même trempe – la Série 3 en tête –, mais aussi sa grande sœur l’A6 à qui, finalement, elle ne rend qu’une vingtaine de centimètres.