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Bernard Cambier«Renault voit d’un bon oeil l’arrivée de PSA au Maroc»

© D.R

Entretien avec Bernard Cambier, directeur des opérations pour la région Afrique, Moyen-Orient, Inde (AMI) chez Renault.

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Cette année nous comptons produire plus de 100.000 voitures en Iran. Notre objectif est de nous positionner en tant qu’acteur majeur de l’automobile dans ce pays et d’y acquérir le maximum d’usines, tout en y développant une ingénierie et un centre d’achat.
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ALM : Parlez-nous un peu du Kwid développé pour le marché indien… Pourquoi peine-t-il toujours autant à être vendu en Europe et au Maroc ?

Bernard Cambier  :  Les coûts logistiques sont trop importants. Il faut trouver un pays en Europe ou proche de l’Europe qui soit compétitif. Tant que l’on n’a pas fait ça, la voiture ne sera jamais vendue en Europe. La voiture a pourtant un potentiel extraordinaire. Ce qui est formidable, c’est que des dérivés du Kwid arriveront bientôt en se basant sur la même plate-forme.

Et votre gamme pour les marchés de la région AMI ?

Nous avons des chances, et cela plus que n’importe quel autre constructeur, pour nous développer en Afrique, en Inde et au Middle East. L’Inde, les pays avoisinants, mais également l’Iran, offrent un potentiel de croissance extraordinaire. Lorsque vous regardez le nombre de voitures par habitant dans ces pays, il reste encore extrêmement bas. La croissance du parc automobile devra donc s’opérer dans ces pays dans les années à venir, mais elle ne se fera pas par le haut de gamme. Or les gammes que nous proposerons pour ces marchés aujourd’hui sont très accessibles, à l’instar de la Clio Symbol, de la Sandero, du Duster ou du Kwid… Nous avons donc les gammes qu’il faut pour tous ces pays et nous sommes peut-être le seul constructeur à les proposer à ces niveaux de prix.

Concernant les deux concept cars Renault, Climber et Racer, présentés au Salon de New Delhi, est-ce qu’ils ne présagent pas de nouvelles déclinaisons du Kwid pour ces pays ?

Non ! D’autant plus que je peux vous affirmer dès à présent que le futur dérivé du Kwid sera un SUV à 7 places ! Nos ambitions sont plus larges encore que les concept-cars présentés à New Delhi.

Et Renault en Iran ?

On était lundi pour la 3ème conférence automobile à Téhéran. Tous les constructeurs automobiles étaient là ! Ils sont en train de retourner en force sur ce marché. Tout le monde est en train de faire la cour aux Iraniens. Vous savez, même les Américains n’ont pas attendu la fin des sanctions pour commencer déjà à essayer de les séduire ! Nous, à la différence du reste des constructeurs, nous n’avons jamais quitté l’Iran. Nous y avons produit et vendu 52.000 voitures l’année dernière ! Nous avons deux joint-ventures avec des sociétés iraniennes sur place et qui fonctionnent très bien. Cette année nous comptons produire plus de 100.000 voitures en Iran. Notre objectif est de nous positionner en tant qu’acteur majeur de l’automobile dans ce pays et d’y acquérir le maximum d’usines, tout en y développant une ingénierie et un centre d’achat.

Et aux Emirats ? Qu’est-ce qui cloche ?
J’habite aux Emirats. Dans ma rue, mon voisin a un Duster. Sauf que ce n’est pas sa voiture, mais plutôt celui de son employé de maison ! Le problème de Renault aux Emirats, c’est que les Emiratis sont trop riches ! Dans ce pays, il y a une profusion de voitures ultra-premium ou très haut de gamme. Et leurs propriétaires n’en ont pas qu’une seule, mais trois ! La motorisation moyenne des véhicules présents à Dubai c’est du 2.8 litres ! Quand je vous dis que Renault possède la gamme qu’il faut pour progresser au Moyen-Orient, ce n’est pas à Dubai !

Comment est perçue par Renault l’installation de PSA au Maroc ?
Je ne suis pas en train de vous dire que l’arrivée de PSA au Maroc est une opportunité pour Renault, mais nous la voyons d’un bon œil ! Si vous n’avez personne en face de vous, ce n’est pas drôle ! Vous aurez tendance à vous endormir sur vos lauriers, à ne plus être compétitifs. De plus, le fait que PSA s’installe au Maroc aidera à mieux développer le marché, à mieux structurer les écosystèmes automobiles et à affermir les compétences. Notre seul objectif chez Renault est de faire mieux qu’eux. L’arrivée de PSA concrètement, ce sont 100.000 voitures qui ne seront pas toutes écoulées au Maroc.

 

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