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BMW 750 Li : Un loft roulant

© D.R

Pour faire essayer à la presse internationale la version restylée de sa Série 7, BMW ne pouvait trouver mieux que la région balnéaire de Costa del Sol. Ce magnifique littoral méditerranéen, qui constitue l’une des fiertés du tourisme espagnol, intègre en effet des marinas aussi luxueuses que réputées et en tout cas féeriques à l’image de Marbella ou Puerto Banus. Seul bémol dans cette histoire : les caprices de la météo auxquels la région ibérique a dû faire face au début de ce mois. Mais curieusement, pour les gens de BMW, du moins certains ingénieurs, c’est presque tant mieux ! Les routes sinueuses reliant Marbella à Torremolinos, associées à des conditions de roulage rendues plus ardues par la pluie, ne seront qu’adéquates pour démontrer tout le potentiel de la Série 7 sur le plan dynamique. D’autant plus que nos versions d’essai sont des 750 Li. Autrement dit, de puissantes versions longues, puisqu’elles abritent sous leur capot un gros V8 de 5.0 litres de cylindrée et 367 chevaux de puissance. Mais au-delà de ses performances mécaniques, la Série 7 en impose… visuellement. Petit tour du propriétaire…

Revue et corrigée par l’équipe des designers de BMW, dirigée par Chris Bangle, la «7» se présente désormais dans une nouvelle robe bien plus consensuelle que par le passé (encore récent). Tout en ayant évoluée en continuité avec le modèle précédent, la face avant est inédite, voire différente. Les nouveaux blocs de phares arborent un dessin plus simple, mais non moins agressif et en tout cas en parfaite harmonie avec les nervures du capot incurvé. Toujours proéminente, la poupe revendique sa part de modifications avec notamment des feux aux contours remodelés et traversés par un nouveau jonc chromé. Le tout, peaufiné à coups d’angles adoucis ou arrondis et voilà que le vaisseau amiral du constructeur à l’hélice respire une bouffée de classicisme, avec à la clé un embonpoint d’élégance. Juste avant de passer au volant (ou aux commandes si l’on ose dire) de ce yacht roulant, mettons notre bagage dans le grand coffre. Celui-ci, entièrement articulé par un mécanisme électrique, s’ouvre via la télécommande et se referme par la simple pression sur un bouton situé sous le couvercle de la malle.

A bord, l’ambiance  est on ne peut embourgeoisée. Elle peut flatter l’ego, mais pas surprendre un journaliste spécialisé, habitué à la qualité intérieure des berlines germaniques estampillées luxe. A l’exception de subtiles modifications, dont un volant redessiné, la planche de bord ne change pas vraiment. En fait, le constructeur bavarois s’est surtout attelé à répondre à la principale critique concernant le bien-être du conducteur de la «7», à savoir : la complexité du système iDrive. Cette molette rotative, qui pilote un nombre infini de fonctions (plus de 700 !) a en effet été simplifiée. Nous nous en sommes bel et bien assurés, puisqu’en navigant, il y a désormais moins d’écrans successifs à franchir pour accéder aux réglages fins de la climatisation par exemple. La clé électronique insérée dans sa fente, on ne peut s’empêcher -avant de mettre en marche le moteur- de «tripoter» les multiples commandes électriques des sièges. Déjà ravis par l’odeur du cuir et les quelques plis qui caractérisent la sellerie, on craque encore plus pour ces fauteuils réglables à souhaits : hauteur et longueur d’assise, dossier inclinable et fractionnable, contours pouvant devenir plus enveloppants pour les lombaires… A cela, notre version d’essai (à finition «Exclusive») leur ajoute le fin du fin des fonctions : chauffage, climatisation et massage. Le summum quoi ! Histoire d’apprécier vraiment la longueur aux jambes offerte par cette version à empattement long, nous prenons place à l’arrière. Surprise : la banquette (constituée principalement de deux sièges), est tout aussi confortable et spacieuse que les places avant, avec en plus d’autres petites gâteries. Il y a par exemple cet accoudoir qui recèle une commande à distance pour la climatisation individuelle et derrière lequel, une glacière fait office de minibar pouvant accueillir deux bouteilles. A n’en pas douter, c’est au champagne que ce compartiment semble prédestiné. Royalement traités, les occupants ont également droit (et c’est l’une des nouveautés de ce restylage) à une télé qui peut recevoir des chaînes émises en ondes  hertziennes (terrestres), en plus d’être reliée à un chargeur de DVD et de CD compatibles avec le format MP3.

A l’éxtérieur, on retiendra notamment la disponibilité de l’éclairage directionnel (Adaptive Light) sur les phares bi-xénon, ainsi que de grandes roues de 17 pouces, réalisées en alliage léger et chaussées de pneus Runflat (permettant le roulage à plat). De la pure technologie.
C’est aussi le même constat vers lequel on évolue, dès lors que l’on appuie sur la touche «Start/Stop», le bouton poussoir qui réveille de son sommeil le V8 de cette 750 Li. On entend alors ce feulement tout juste feutré d’une mécanique aussi noble. Auparavant, nous avions eu le soin (et la curiosité) de jeter un coup d’œil sur la fiche technique de ce huit pattes qui a été sensiblement retravaillé par les ingénieurs maison de ce motoriste de référence. 4.799 cm3 de cylindrée, 367 chevaux de puissance (à 6 300 tr/min) pour une couple de 490 Nm (à 3 400 tr/min) et une injection multipoint avec systèmes Valvetronic (admission sans papillon à gaz) et Vanos double (distribution variable pour les 32 soupapes)… il n’y a rien à redire, c’est du beau linge !

Questions performances, le 0 à 100 km/h est annoncé en 5,9 secondes, tandis que la vitesse maxi est volontairement bridée à 250 km/h. Une vélocité inavouable quant au fait de l’avoir, ou non, atteinte. En revanche, les accélérations nous ont bien paru impressionnantes. C’est qu’en fait, tous les moteurs de la «7» qui sont associés à une boîte automatique à six rapports, incluant un mode séquentiel, ainsi qu’une commande «S», pour Sport. Dans ce dernier cas, les montées en régimes sont phénoménales, atteignant la zone rouge, graduée à 7000 tours/min ! Il suffit d’un kickdown pour que cette «BM» s’engage dans un élan à la fois jouissif et déconcertant, profitant d’une agilité rare pour une berline de ce gabarit. Côté confort de roulement, notre version d’essai (très étoffée) disposait du train de roulement haut de gamme chez BMW : l’option «Adaptive Drive» qui commande en continue l’amortissement du véhicule.  Il faut dire aussi que dans la foulée de ce restylage, la plupart des blocs en sont ressorties avec un carter moteur combinant magnésium et aluminium. Un alliage qui apporte un gain de 30 kg et partant un allégement du train avant. Tout en affirmant qu’il préfère (à l’inverse d’autres concurrents) employer l’aluminium là où il lui semble le plus judicieux, le constructeur précise que malgré une puissance accrue, les moteurs de la Série 7 ont conservé leur niveau de consommation précédent, si ce n’est qu’il l’ont rabaissé. Pas si sûr, car à la fin de notre parcours, l’ordinateur de bord affichait une moyenne de 18,5 l/100 km… Pas sobre la 750 Li! Quoi qu’il en soit, nous sommes là devant une voiture d’exception, autant par sa carrure que par ses équipements et ses capacités dynamiques. Elevés, mais pas si élitistes, les prix en vallent nettement la chandelle : comptez 1.390.000 Dhs pour la 750 Li en version confort et un peu plus de 1,5 million de Dhs pour cette finition, l’«Exclusive».

Cette fois, c’est carrément une lourde salve que la marque munichoise tire sur sa concurrente à l’étoile, d’autant plus que cette dernière ne peut compter que sur une Classe S arrivée en fin de vie et dont le renouvellement semble tarder à venir.

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