Automobile

Citroën C6 : un palace roulant pour l’Elysée

© D.R

La France, grande nation européenne et pays au patrimoine historico-culturel riche, fût aussi, dans le temps, l’un des bastions de l’automobile prestigieuse. Un passé glorieux pour le haut de gamme «made in France», dans lequel Citroën est le seule constructeur à pouvoir revendiquer une certaine légitimité.
L’Histoire récente nous le prouve, avec des voitures aussi réussies que la DS, le coupé SM et bien sûr la CX, lancée en 1974. Mais, surtout, les grandes Citroën ont souvent été plébiscitées pour transporter les différents locataires du Palais de l’Elysée, c’est-à-dire les présidents de la cinquième République. C’est aussi le cas de Jacques Chirac, qui a toujours préféré défiler en CX Pallas depuis son élection en 1995, mais qui a également été l’un des premiers «clients» privilégiés à rouler en C6, le nouveau vaisseau-amiral de la firme aux chevrons.
Une routière imposante et assez embourgeoisée, qui a la lourde mission de redorer le blason de Citroën dans une catégorie aujourd’hui dominée par les constructeurs allemands. Et pour présenter sa C6, Automobiles Citroën a mis les petits plats dans les grands.
Le programme de ces essais-presse était une opération savamment orchestrée, respirant à tout moment un parfum de luxe. Réception des journalistes en invités de marque dans un grand hotêl parisien fondé en 1911 (Le Plaza Athénée) ; essais routiers en région de Champagne jusqu’au Château Les Crayères, à Reims, pour y déjeuner ; puis dîner de gala dans l’Hôtel national des Invalides, illustre demeure abritant, entre autres, le tombeau de Napoléon. Excusez du peu…Et la C6 dans tout cela ? Incontestablement une réussite ! D’abord, sur le plan esthétique. Les responsables de Citroën parlent d’un «style unique, chargé d’émotions». Ils n’ont pas vraiment tort. Car, au-delà de son capot long, la C6 a avant tout un regard fort, celui des projecteurs au dessin complexe, combinés aux deux larges lamelles chromées qui forment la calandre frappée du double chevron. A elle seule, cette face avant expressive évoque en quelque sorte «la force tranquille» (n’en déplaise à M. Chirac). Tout en affichant sa propre personnalité, la C6 fait un joli clin d’œil aux Citroën du passé.
Pour preuve, elle arbore des lignes fluides et épurées jusqu’à adopter des portières sans montants (comme la DS). Le profil de la C6 se veut résolument dynamique, marqué par un toit fortement arqué et dictant la forme du vitrage latéral. A ce niveau, on notera que la longue vitre de custode arrière évoque bien la CX et que ce vitrage est réalisé en verre feuilleté, garantissant une meilleure isolation phonique et thermique, mais aussi plus de résistance à l’intrusion par effraction. La partie arrière ne manque pas non plus d’originalité avec ses feux en forme de boomerang et surtout sa lunette concave, un autre clin d’œil à la CX. Sauf que la malle de la C6 se veut un brin plus imposante et intégrant, sur son couvercle, un becquet rétractable. Il s’agit d’un aileron qui se relève légèrement à partir de 65 km/h, puis se déploie totalement dès 125 km/h pour un meilleur appui aérodynamique.
A ce titre, le constructeur annonce un Cx de 031, soit une valeur assez bonne pour une berline aussi massive et statutaire que la C6. Autre aspect high-tech de la carrosserie, le «capot actif». Un ingénieux dispositif qui, grâce à des capteurs, se soulève légèrement en cas de collision frontale afin d’amortir le choc avec un piéton et réduire sa gravité. Quant aux occupants, la C6 les protège par tout une série d’airbags : 9 au total, dont un pour les genoux du conducteur. La présentation intérieure est bien celle d’un véhicule haut de gamme.
Nos versions d’essai étaient sobrement habillées en cuir noir… C’est chic, mais presque triste. On aurait plutôt préféré avoir la finition «Wadibis», voluptueusement nappée de cuir en couleur ivoire (voir photos)…
Subtilement agencés, les rangements ne manquent pas, tandis que les inserts en chrome et en bois précieux parachèvent l’ambiance cosy de l’habitacle. Pour le moment, un seul niveau d’équipement est disponible et il est pléthorique : climatisation automatique bi-zone, écran 16/9 inclinable «NaviDrive» qui commande plusieurs fonctions (GPS, téléphone en Bluetooth, audio, reconnaissance vocale…), installation Hi-Fi de qualité avec 12 enceintes JBL, radar de stationnement, capteur de pluie, phares bi-xénon directionnels et la liste est encore longue. Mais c’est surtout le confort d’assise qui a retenu le plus notre attention. Les sièges avant sont chauffant et à réglages électriques avec mémoire. Presque autant à l’arrière, si l’on ajoute l’option «Pack Lounge», qui plus est, offre un bouton électrique pour faire coulisser le siège du passager avant. Difficile alors pour M. le président de se plaindre concernant l’espace alloué à ses jambes… Quant au conducteur, il profite non seulement du confort, mais il a droit à quelques friandises high-tech encore rares chez la concurrence. D’abord, le système AFIL (Alerte de franchissement involontaire de ligne) : une sorte de vibreur intégré au siège, qui secoue le conducteur lorsque celui-ci change de voie sans clignotant à plus de 80 km/h. Sécurisant pour éviter une éventuelle dérive due à la somnolence par exemple.
Autre gadget lié à la sécurité, l’affichage tête haute qui projette les informations principales (vitesse, directions du GPS…) sur le pare-brise, soit dans le principal champ de vision du conducteur. Sous le capot, le choix se fait entre un V6 et… un V6 ! Il s’agit d’un 3.0 l essence de 215 ch et d’un 2.7 HDi de 208 ch qui nous a étonnamment séduit par son allant et son insonorisation bien travaillée. Bien entendu, l’amortissement est assuré par une suspension hydraulique, grande spécialité de Citroën. Sans trop sombrer dans des explications techniques compliquées pour ce dispositif, on dira seulement que la C6 évolue, tel un tapis volant, puisque les irrégularités de la chaussée sont remarquablement gommées. C’est sur ce volet que nous attendions la C6 et elle ne nous a pas déçus !
Fraîchement commercialisée en France, la C6 sera disponible chez Sopriam, l’importateur marocain de Citroën, vers la fin du premier trimestre 2006. Ses prix n’ont pas encore été fixés, mais ils devraient vraisemblablement se situer sur une fourchette allant de 700.000 à 800.000 DH. En attendant et à n’en pas douter, la C6 sera probablement dans le cœur des Français, la Miss France de l’automobile en 2006.

• DNES en France Jalil Bennani

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