Automobile

Citroën DS4 : Compacte chic des temps modernes

© D.R

Incarner le haut de gamme à la française, en lui donnant un sens, une légitimité et une notoriété à l’échelon mondial. Voilà un rêve que les trois constructeurs tricolores continuent à caresser, mais que seul Citroën a décidé de concrétiser par le biais d’une stratégie singulière et une gamme à part, portant le nom mythique de DS. Une recette qui a plutôt bien pris avec la DS3 (lire encadré), alors qu’en attendant l’arrivée de la DS5, prévue à l’horizon 2012, un deuxième modèle vient élargir cette gamme. Il s’agit de la DS4, que le constructeur aux chevrons présente comme un «coupé à cinq portes surélevé». Rien n’est faux dans cette conception.

I Une ligne à la croisée des chemins
Ne cherchez pas plus loin en scrutant la DS4 ! Ce n’est ni un monospace, ni un coupé, ni un 4×4, mais un peu de tout cela à la fois. Telle a été la volonté de Citroën pour enfanter ce deuxième modèle de la gamme DS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mélange des genres est à la fois un bel exercice de style et un parti pris fort en la matière. Reposant sur la base technique d’une C4, la DS4 s’en éloigne fortement sur le plan esthétique. Certes, il y a ce regard un peu belliqueux que les deux Citroën semblent partager, mais la similitude ne va pas au-delà. Longue de 4,27 mètres et haute de 1,53 m, la DS4 titille les crossovers compacts, mais en arborant un profil de coupé. En attestent ses portes arrière dont les poignées ont été camouflées dans les montants à la façon de certaines Alfa Romeo. Outre la découpe du vitrage latéral, les flancs interpellent par leurs deux nervures, surtout celle qui évolue vers l’arrière. Mais quelle chute de rein ! Plutôt trapue, la poupe a droit à un traitement tout aussi démonstratif, mettant en scène des feux joliment sculptés et un bouclier affublé d’un extracteur factice. Malgré tout cela et qu’on le veuille ou non, la DS4 n’est pas plus –sur le plan architectural– qu’une compacte des temps modernes… avec une seule particularité à ne pas omettre : son orientation et sa griffe haut de gamme.

I Le coup du bracelet-montre…
Cossu et assez original, l’habitacle de la DS4 surprend à plus d’un titre. Il y a d’abord son pare-brise grand angle, dont les pare-soleil remontent vers le pavillon pour offrir un angle de vision élargi vers le haut (sur 45°). Indépendamment de ce surplus de luminosité, le poste de conduite dégage un certain bien-être au conducteur, surtout lorsqu’il s’agit de la finition la plus huppée (So Chic), laquelle s’habille intégralement de cuir, y compris sur la planche de bord. On précisera à ce niveau que, dans cette finition bien précise, c’est un cuir dit «pleine fleur» qui recouvre la sellerie, dont les sièges avant se voient traversés par un relief inspiré d’un bracelet de montre (de luxe). Voilà pourquoi le constructeur parle d’un «raffinement abouti», tout en évoquant une qualité de finition à laquelle ses employés ont été sensibilisés. Et, force est de constater que cette impression de qualité perçue est bien réelle en fait, tout comme la sensation d’espace à bord, y compris au niveau de la banquette. Cependant, deux grandes curiosités s’installent aux places arrière : les vitres sont fixes et les aérateurs absents ! Les concepteurs de la DS4 en ont décidé ainsi, bravant le risque que toute une frange de la clientèle ciblée (couples avec enfants) se retrouve à bouder ce produit lors du premier contact en showroom. Quant au volume du coffre, il est certes suffisant (370 litres), mais inférieur à celui d’une C4 (408 l).

I Du dynamisme sur la route
Sous le capot de la DS4, les acheteurs auront le choix entre cinq motorisations. Il s’agit en essence d’un petit 1.6 litre décliné en trois versions : VTi 120, THP 155 et THP 200 ch. Tous ces blocs, développés en coopération avec BMW, profitent d’une injection de pointe et d’une boîte à 6 vitesses bien étagée, soit deux gages d’une consommation maîtrisée. Ce n’est pourtant pas cet aspect que nous avons évalué sur les routes espagnoles, mais bien l’agrément de conduite. Celui-ci était bien au rendez-vous, notamment au volant de la version THP 200, qui nous a gratifié autant par son allant que par la belle sonorité qu’elle dégage. Hormis ce dernier point, on ne saurait en dire autant concernant les moteurs diesel, lesquels s’entendent du 1.6 litre diesel en deux versions (HDI 110 et e-HDi 112 ch), ainsi que du 2.0 HDI de 160 ch. Ce dernier nous a surpris par sa discrétion et son couple généreux (340 Nm) disponible assez tôt dans les régimes. Du reste, la précision de la direction, le confort de roulement, les mouvements de caisse contenus dans les virages ou encore, le mordant du freinage sont autant d’indices positifs qui renseignent combien cette française se rapproche des standards germaniques. Seul bémol, la DS4 n’apporte pas vraiment d’innovation, si ce n’est la possibilité d’avoir des sièges massant, un système de surveillance d’angle mort ou encore, une assistance de parking avec de mesure de la place disponible. Commercialisée en Europe dès ce mois-ci, la DS4 est attendue dans le réseau de Sopriam (l’importateur de Citroën) vers la fin d’année. Elle sera disponible en deux versions HDi (110 et 160), associées à une seule finition dérivée du pack Exclusive. Si l’importateur parvient à la positionner de façon très compétitive par rapport aux BMW X1 et autre Audi Q3, la DS4 aura alors toutes ses chances de s’imposer face à ces références allemandes. Tout un challenge…


 Citroën DS3 : Bien au-delà des prévisions
Au lancement de la DS3 en février 2010, Citroën avait annoncé son ambition d’en vendre 12.000 en France et quatre fois plus en Europe, durant cette première année. Très vite, cet objectif a été revu à la hausse pour atteindre 16.000 dans l’Hexagone et 80.000 sur le Vieux Continent. C’était sans compter sur l’excellent accueil commercial qui a finalement été réservé à la plus chic des citadines françaises. Car, tenez-vous bien, la marque aux chevrons aura livré en fin de compte 90.000 DS3 en Europe, dont 36.000 sur le seul marché français. Des volumes qui permettent à Citroën de se positionner à la deuxième place dans ce segment, soit juste derrière une certaine Mini, alors que les Alfa Romeo MiTo et Audi A1 sont venues réclamer leur part de gâteau dans cette sous-catégorie de niche. Quant à son succès, la DS3 le doit clairement à sa bouille sympathique, coiffée d’un toit personnalisable au même titre d’ailleurs que son intérieur, mais avec une infinité de possibilités, de couleurs et d’ambiances. Preuve qu’aujourd’hui plus qu’hier, les clients du premium ne veulent plus prendre ce qu’on leur donne. Ils (et elles) veulent choisir !

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