C’est une véritable croisade intellectuelle qui a été menée contre l’insécurité routière en ce début de semaine. Le Comité national de prévention des accidents de la circulation vient d’organiser, les 16 et 17 février à Rabat, un séminaire international sur le comportement des usagers de la route. L’événement a été orchestré en partenariat avec la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Mohammed V de Rabat et le Centre national de recherche scientifique et technique.
C’était l’occasion de revenir en profondeur sur le phénomène des accidents de la circulation en tant que fait de société considérable. Et ce ne sont pas moins de 50 experts nationaux et internationaux dans le domaine de la sécurité routière, de psychologues, de sociologues et de professionnels, qui sont intervenus pour décortiquer en profondeur le phénomène.
C’est donc avec des termes au sens très évocateur que le problème de l’insécurité routière a été abordé. Tantôt qualifié de guerre des routes, tantôt de «guerre civile», d’hécatombe, de catastrophe ou de tragédie, le fléau des routes meurtrières a fait débat devant un public aussi médusé par les chiffres alarmants qu’intéressé par les analyses proposées. En termes de causalité, trois facteurs revenaient souvent dans les diverses analyses afin d’expliquer la survenue des accidents de la circulation.
On y retrouvait l’homme, le véhicule, mais aussi l’environnement routier. Or la contribution restait inégalement répartie entre ces trois composantes, puisque selon les présentateurs, «le facteur humain intervient, à lui seul, à hauteur de 80% des accidents de la circulation, avec près de 65% des accidents qui sont dus uniquement aux comportements des conducteurs».
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la route tue près de 1,3 million de personnes et en blesse près de 50 millions chaque année de par le monde. Le Maroc n’est guère à l’abri de ce triste constat, dans la mesure où plus de 10 personnes sont tuées et 280 autres sont blessées chaque jour.
Sur le plan économique, les accidents pèsent lourdement sur le budget de l’Etat générant une perte annuelle d’environ 2% du PIB, ce qui représente un «moins» estimé entre 14 et 15 milliards de dirhams. Derrière cet état de fait, les présentateurs ont presque à l’unanimité mis en exergue la question du comportement. Malgré tous les moyens utilisés pour convaincre, sensibiliser voire impacter les usagers de la route, le problème continue à perdurer et à dégager des inventaires désastreux.