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Coup de frein de Nissan en Angleterre à deux mois du Brexit

© D.R

La décision constitue un revirement spectaculaire du constructeur japonais

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Le groupe japonais est revenu sur sa décision, dévoilée en octobre 2016, d’assembler le X-Trail pour le marché européen dans sa gigantesque usine britannique, sa plus grande du continent.

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L’abandon par Nissan de son projet d’assembler un nouveau crossover dans le nord-est de l’Angleterre constitue un revirement spectaculaire du constructeur japonais, mais aussi un brutal coup de frein pour l’industrie automobile britannique à deux mois du Brexit.

Dimanche, le groupe japonais est revenu sur sa décision, dévoilée en octobre 2016, d’assembler le X-Trail pour le marché européen dans sa gigantesque usine britannique, sa plus grande du continent. Nissan a évoqué notamment «l’incertitude persistante» quant à la forme future du Brexit.

A la place, ce 4X4 urbain sera fabriqué à Kyushu, l’île du sud du Japon où il est déjà assemblé pour d’autres marchés. Cette annonce a fait l’effet d’une douche froide à Sunderland (nord-est), une cité de près de 300.000 habitants sauvée de la désindustrialisation par l’arrivée du constructeur japonais dans les années 1980 et qui a voté majoritairement pour le Brexit. Mais l’onde de choc a résonné jusqu’à Londres. «Les emplois existants à Sunderland seront maintenus (…) mais les 741 emplois supplémentaires qui auraient été créés (pour assembler le X-Trail) à Sunderland ne le seront pas», a déploré le ministre des entreprises Greg Clark devant les députés britanniques, en se disant «profondément déçu». Ce revirement du constructeur nippon ne signifie pas en effet que le site et ses 7.000 salariés sont menacés. D’autres véhicules y sont construits, notamment la voiture électrique Leaf, et de nouveaux sont attendus comme les derniers modèles des crossover Juke et Qashqai.

Reste que la déception dans la région risque d’être à la hauteur du soulagement manifesté en octobre 2016 lorsque la direction du groupe japonais avait confirmé son ancrage sur place – en prévoyant d’y assembler son nouveau Qashqai mais aussi le X-Trail. A l’époque, le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, était venu rencontrer la Première ministre Theresa May pour discuter des conditions d’affaires après le Brexit. Il avait été suffisamment satisfait des réponses des autorités pour que le constructeur donne son feu vert à Sunderland quelques jours plus tard.

Depuis, les incertitudes autour du Brexit prévu le 29 mars se sont néanmoins accrues et Carlos Ghosn a par ailleurs été révoqué avec fracas le 22 novembre de la présidence de Nissan, en raison de soupçons de malversations financières qu’il nie. Or le rôle de M. Ghosn «avait été déterminant pour obtenir des assurances du gouvernement britannique et prendre la décision de produire davantage au Royaume-Uni», a souligné David Bailey, professeur à l’Aston Business School, sur la BBC.

D’après ce spécialiste de la politique industrielle, le constructeur a enclenché «une réévaluation» de certaines décisions d’investissement prises du temps de M. Ghosn. Sous pression, le gouvernement britannique a publié lundi après-midi le contenu de la lettre écrite en octobre 2016 par Greg Clark à Carlos Ghosn, ce qu’il s’était refusé à faire jusque-là.

Dans ce courrier, le ministre s’était engagé à ce que l’Etat fournisse au constructeur une aide de 80 millions de livres (90 millions d’euros), via des plans de formation et d’innovation, à la condition toutefois que Nissan décide d’assembler ses Qashqai et X-Trail à Sunderland.

«Ils seront invités à présenter une nouvelle demande à la lumière des changements apportés», a indiqué lundi le ministre.

M. Clark avait aussi promis que le Brexit n’induirait pas de conséquence négative pour la capacité des industriels de l’automobile à faire transiter des marchandises entre le Royaume-Uni et l’UE.

En expliquant sa décision dimanche, Nissan a toutefois souligné que «l’incertitude persistante autour des futures relations du Royaume-Uni avec l’UE n’aide pas des entreprises comme la nôtre à planifier l’avenir». Après le rejet par les députés à Westminster de l’accord négocié entre Londres et Bruxelles, les conditions du Brexit restent inconnues. «Si c’est un Brexit dur, je ne serais pas surpris que Nissan réexamine aussi ses décisions de produire le Juke et le Qashqai à Sunderland», a expliqué à l’AFP Christian Stadler, professeur à la Warwick Business School. Le secteur automobile est particulièrement frappé par le flou autour du Brexit, car l’assemblage d’une voiture au Royaume-Uni nécessite des pièces détachées qui voyagent souvent de part et d’autre de la Manche. Les investissements ont chuté de près de moitié l’an passé dans le secteur au Royaume-Uni.

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