Il était président de Nissan –et il l’est toujours d’ailleurs–, puis il est devenu président de Renault. Il cumule donc deux fonctions ou plutôt deux présidences. En fait, Carlos Ghosn –puisque c’est de lui qu’il s’agit– est-ce que l’on pourrait appeler un méga-super-multi président !
Et pour cause, le patron de l’Alliance sera dès le 1er janvier prochain «président» (encore ?) de l’ACEA, (Association des constructeurs européens d’automobiles). Il succèdera ainsi à Christian Streiff, président de PSA Peugeot Citroën, à cette fonction qu’il devra assurer durant toute l’année 2009. «Assurer», mais également assumer. Car, par ces temps de crise, l’homme fort de Billancourt devra multiplier ses efforts pour sortir toute sa corporation de la véritable tempête qu’elle traverse. Cela implique non seulement un lobbying tous azimuts auprès des gouvernements et institutions de l’Union européenne, mais aussi, la lourde tâche de faire parler d’une seule voix l’industrie automobile du Vieux Continent.
Encore faut-il que le sieur Ghosn n’ait pas de nouvelles fonctions à assurer. Pas de bol pour lui ! A partir du 6 mai 2009, date à laquelle se réunira l’Assemblée générale des actionnaires de Renault, Carlos Ghosn sera nommé président-directeur général de Renault et exercerait en plus de ses responsabilités actuelles, la fonction de président (décidément !) du conseil d’administration. Un poste qui était jusqu’ici assuré par Louis Schweitzer, lequel a décidé et confirmé qu’il ne solliciterait pas le renouvellement de son mandat. Alors, P-dg de Renault, président de son conseil d’administration, président de Nissan, puis président de l’ACEA… le pape Carlos peut-il vraiment tout faire ? Serait-il un génie, un surhumain, un être bionique comme le héros de la série télévisée des seventies, Steve Austin, L’homme qui valait trois milliards de dollars ?
Ce qui reste sûr, c’est que M. Ghosn n’est pas un assoiffé du pouvoir. Il l’a bien montré en nommant, il y a quelques mois, Patrick Pélata et ce, pour superviser la Direction opérationnelle de Renault. En clair: diriger de façon effective et plénipotentiaire la marque au losange. De plus, l’ex-sauveur de Nissan a démenti des rumeurs sur sa possible nomination à la tête de General Motors. «Je démens totalement ces informations», a-t-il déclaré. Devrait-on dire : heureusement ou malheureusement ? Cela dépend de quel côté on se place. Toujours est-il que cet homme est prêt à relever tous les défis ! C’est quand même incroyable.