Fiat Uno «restylée» : Doyenne des citadines

De toute l’histoire automobile, il est quand même assez rare qu’une voiture ait subi un restylage 20 ans après sa naissance. Pourtant, Fiat l’a bel et bien fait. En effet, le constructeur turinois a, le plus légèrement possible, relooké sa vielle citadine. Tel la ménagère qui se contente de pousser la poussière sous la moquette, ce faux restylage s’est limité à des modifications mineures.
De nouveaux blocs de phares et de feux, un ensemble calandre-bouclier redessiné, un capot inédit qui redescend en guise de couvercle, ainsi que de nouveaux enjoliveurs pour les roues, toujours chaussées de pneus de 13 pouces ! C’est ainsi que Fiat entend donner les moyens à la Uno pour mieux supporter le poids des ans, alors que la ligne générale reste inchangée. C’est là une célèbre recette qui consiste à «faire du neuf avec du vieux», mais poussée ici à son paroxysme. Cela se vérifie d’autant plus que l’intérieur n’a, peu ou prou, connu d’évolution, puisqu’à l’exception d’un nouvel habillage pour les sièges, il n’y a rien de neuf sur cette Uno, désormais importée du Brésil. Ah si ! L’essuie-glace arrière, qui manquait à sa devancière. Mais toujours pas de direction assistée, ni de vitres électriques, et encore moins la climatisation ou les airbags. Que d’équipements aujourd’hui proposés sur bon nombre de citadines. Normal, direz-vous, pour une voiture dite «économique». Sauf que justement, cette «nouvelle» Uno n’a rien d’économique. Jugez-en : les tarifs s’entendent de 83.000 DH pour la version 1.2 litre essence de 67 ch et 93.000 DH pour le Diesel atmosphérique 1.7 litre de 57 ch.
Au demeurant, des moteurs dépassés et amorties sur les précédentes générations. Sans être très futé, un consommateur sensé, ira largement voir du côté de la concurrence. A moins de 100.000 DH, il pourra opter pour une Kia Picanto, une Hyundai Atos, une Dacia Solenza, ou encore une Suzuki Alto, soit des véhicules de conception plus moderne. C’est clair, malgré ce restylage de pacotille, c’est le début de la fin pour la Uno. Une triste fin, même. Largement méritée, une retraite pure et simple aurait été plus logique pour cette voiture, dont la première version s’était autant bien vendue qu’elle ne s’était distinguée lors de son lancement. Elue «Voiture de l’Année 1984» en Europe, la petite Fiat fut aussi l’un des best-seller pour son constructeur.